Intervention sur la Réalisation du Centre Culturel Touristique du Vin
Par Martine Alcorta – Intervention en séance plénière du 25 juin 2012.
Monsieur le Président, chers collègues,
Si vous le permettez nous avons quelques remarques à formuler sur cette délibération.
Sur le principe du projet d’abord
- Nous sommes bien sûr d’accord pour que nous ayons une attention particulière à la valorisation touristique de notre patrimoine viticole, même si nous souhaiterions une production viticole qui soit plus respectueuse de l’environnement, de la santé des riverains et des viticulteurs eux mêmes
- Nous partageons aussi l’idée que le vin n’est pas qu’un produit alimentaire mais aussi un produit culturel
Maintenant si nous regardons ce projet en terme de valeur ajoutée au regard de ce qui existe déjà sur notre territoire. Nous constatons qu’il existe déjà une offre oenotouristique importante pour une identité touristique déjà bien repérée dans le monde entier.
Si nous ne doutons pas que le tourisme vitivinicole a de l’avenir, c’est parce qu’il répond à une demande sociétale à la fois pour des produits de qualité, de terroir mais aussi pour la typicité des paysages. Un programme comme Destination vignoble initié par notre collectivité par exemple répond parfaitement à ces attentes croisées. La valeur ajoutée en terme économique et touristique apparait donc bien faibles.
Sur un plan culturel, ce projet qui ne se veut ni un parc à thème ni un musée (définition par la négative qui pose d’ailleurs question pour un projet qui semble se chercher lui-même), a-t-il pour autant une justification culturelle quand on sait que sur le même territoire va se construire un nouveau pôle de culture et d’économie créative.
La superposition des grands travaux en ces temps de crise nous semble bien incongrue et la ville mégalomane qui se dessine à l’horizon 2015 est bien éloignée de notre vision de l’écologie urbaine.
D’un point de vue prospectif maintenant
Participer à cet investissement, faire partie des membres fondateurs, et dire que nous ne participerons pas aux frais de fonctionnement nous apparait une gageure. Car si ce projet a bouclé son budget d’investissement, il est loin de nous proposer un budget de fonctionnement équilibré. Peut-on dans un contexte, où les dépenses publiques sont amenées à se restreindre, dans un contexte où nos comptes sont et seront examinés à la loupe par nos créanciers, prendre le risque d’un engagement dans un investissement qui va nécessiter au cours du temps de nouvelles implications des pouvoirs publics. Nous avons remarqué la surface importante réservée aux expositions temporaires (750 m2) pour lesquelles nous ne manquerons pas d’être souvent sollicités dans le futur.
Enfin, alors que toutes les collectivités publiques multiplient des plans climat et des agendas 21, nous ne comprenons pas pourquoi nous n’avons pas, lorsqu’il est projeté de construire des bâtiments d’une telle importance, financés à plus de 70% par de l’argent publique, une estimation à la fois de l’empreinte environnementale et de l’énergie grise de ce bâtiment.
Nous voyons peu de valeur ajoutée à ce projet qui a de plus une emprise territoriale beaucoup trop restreinte pour qu’il rayonne sur l’ensemble du territoire aquitain et profite à toute la filière viticole, des plus petits producteurs aux plus gros. C’est pour l’ensemble de ces raisons que nous ne voterons pas cette délibération.
Monsieur le Président, chers collègues, je vous remercie.