Intervention sur le Dispositif d’Initiation aux Métiers de l’Alternance

Par Alice Leiciaguéçahar – Intervention en séance plénière du 25 juin 2012.

Monsieur le Président, mes chers collègues,

Nous constatons avec satisfaction que les remarques du CESER ont été prises en compte, et des modifications ont été apportées à ce Dispositif d’Initiation aux Métiers par l’Alternance.

Nous tenons à attirer l’attention sur les dérives possibles d’un tel dispositif qui pourrait très vite se transformer en une orientation précoce qui ne dit pas son nom. En effet, autant il est envisageable que des élèves en fin de troisième, hésitant sur la poursuite ou pas d’études au lycée, puissent bénéficier de ce type de dispositif leur permettant d’affiner ou de construire leur avenir professionnel, autant il est nécessaire qu’à la fin de ce dispositif ils puissent aussi réintégrer, s’ils le souhaitent, une seconde générale ou professionnelle. Car si ce dispositif devait s’adresser uniquement à des élèves en difficulté, il perdrait sa vocation première et renforcerait l’image de l’apprentissage comme une orientation par défaut. Il est donc essentiel que la période de formation générale, qui représente 50% du temps, vienne consolider les enseignements de troisième afin d’offrir aux jeunes un vrai choix à l’issue de cette formation.

Veillons aussi à ne pas créer des attentes auxquelles l’institution ne pourra pas répondre.

Combien de jeunes en effet ne peuvent pas intégrer chaque année la formation d’apprentissage qu’ils avaient choisie faute de places disponibles ?
Combien de jeunes également après le bac sont victimes d’une situation insoutenable, de reçus collés, parce qu’ils intègrent des formations en alternance auxquelles ils doivent renoncer faute d’avoir trouvé une entreprise pour les accueillir.
Il n’y a rien de pire comme message que de donner à ces jeunes en début d’insertion professionnelle, des espoirs qui se changent vite en désespoir et créent de la démotivation parfois durable.

En conclusion, nous pensons que l’apprentissage a toute sa place dans la formation des jeunes à chaque niveau d’étude mais qu’il ne doit pas être une orientation par défaut. Le dispositif DIMA a des objectifs qui sont louables mais repose sur des modalités dont les dérives pourraient dénaturer les buts poursuivis.

Aussi, nous adoptons ce règlement d’intervention, mais nous serons attentifs à sa mise en application, et souhaitons qu’il en soit fait un bilan à l’issue de la première année.

 

Monsieur le Président, mes chers collègues, je vous remercie.

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