Juppé et Rousset lancés dans la course à l’armement
Par Monique De Marco, présidente du groupe
Les élu/es d’Europe Écologie – Les Verts du Conseil régional expriment leur total désaccord avec la convention signée la semaine dernière entre la Région Aquitaine et la Délégation générale pour l’armement, en cohérence avec leur vote défavorable à cette convention en séance plénière de juin 2010.
Difficile de ne pas voir dans les déclarations d’Alain Rousset relayées par la presse la semaine dernière, une volonté forte de lancer les entreprises aquitaines dans la course à l’armement.
La position d’Europe Écologie – Les Verts Aquitaine reste ferme concernant la question économique : seule une véritable conversion écologique de l’économie est envisageable pour dynamiser la création d’emplois durables et non délocalisables. Aussi, il serait urgent de préparer à cette conversion des secteurs industriels comme l’industrie de l’armement qui tient une place importante en Aquitaine.
Alors que partout des politiques de régression sociale et d’austérité sont mises en place, des sommes colossales sont toujours englouties dans l’armement par un certain nombre de pays qu’ils soient du Moyen-Orient, d’Asie ou d’Europe.
Ainsi la Grèce qui est pourtant en faillite aujourd’hui ne remet absolument pas en cause ses investissements considérables dans ce domaine. Ce comportement du gouvernement grec ne fait qu’aggraver la crise sociale dans ce pays. Or la France, 4ème exportateur d’armes au niveau mondial est le premier fournisseur d’armes de la Grèce et porte donc une responsabilité morale indirecte dans la dégradation de la situation dans ce pays.
Aussi, dans ce contexte, inciter et favoriser les entreprises de l’Aquitaine à se diversifier vers le secteur de la défense et de l’armement est, entre autres, moralement indéfendable.
De plus, il est patent que cette industrie ne pourra pas éternellement bénéficier d’un régime de faveur et ne pas tenir compte des réalités sociales et financières. Une baisse des crédits de l’État vers le secteur de la défense nationale et l’aggravation de la crise financière pour les autres pays risquent d’entraîner un retour de balancier dramatique pour les salariés des entreprises qui auront suivi les incitations de l’État et de la Région. Des licenciements massifs sont prévisibles dans l’avenir.
L’économie n’est pas une fin en soi, elle doit être pensée comme un outil au service d’objectifs politiques. Les élus écologistes seront toujours présents pour soutenir des finalités sociales, environnementales, sanitaires mais se désolidarisent de tout objectif s’inscrivant dans une logique de guerre et confirment leur attachement à la culture de paix.
Si elle veut vraiment muscler son économie, la région Aquitaine doit jouer la carte de l’écologie plutôt que celle de l’armement !