Intervention relative au plan «Agir ensemble contre l’illettrisme en Aquitaine»
Par David Grosclaude – Intervention en séance plénière du 4 mars 2013.
Monsieur le Président, chers collègues,
Je voudrais juste faire une remarque quant à ce document. Je trouve qu’il est caractérisé par une ambigüité permanente notamment sur le plan du vocabulaire employé. Je lis à plusieurs reprises dans ce document que pour l’évaluer et ensuite combattre l’illettrisme il faut évaluer et améliorer « la maitrise de La langue ».
Il me semblerait plus juste de parler de maîtrise du langage. De parler de « la langue » laisse à penser que seule la maîtrise du français peut être un critère juste et pertinent pour détecter un illettré.
S’il est indéniable que la maîtrise du français est un élément d’insertion professionnelle elle ne peut être un élément d’évaluation universel de l’illettrisme.Je ne vois nulle part apparaitre l’idée que l’on pourrait s’appuyer sur les compétences linguistiques autres, chez les enfants et les adolescents repérés comme ayant des difficultés à lire et à écrire, afin de les sensibiliser à la lecture et à l’écriture.
N’est il pas dommage de ne pas prendre en compte les compétences linguistiques de centaines de milliers de personnes qui vivent chez nous, pratiquent une langue en famille qui n’est pas le français, mais ne pourront jamais à l’école avoir la moindre sensibilisation à la forme écrite de leur propre langue ? Ne serait ce pas un moyen efficace de les mener à une maîtrise de l’écrit aussi en français ?
Que de compétences gaspillées ! Alors que ces compétences pourraient être utiles à la collectivité toute entière ! Nous avons pratiqué cela dans notre pays pendant des années avec des enfants de notre territoire arrivés à l’école sans maîtriser le français et nous suivons la même voie aujourd’hui avec les enfants de l’immigration.
Aujourd’hui nous ne manquons pas d’expérience dans notre région en ce domaine du bilinguisme précoce et de sa capacité à améliorer les compétences langagières, et donc la maitrise de la lecture et de l’écriture.
Dommage que l’on ne trouve pas trace de cela dans le document et que l’on ne s’appuie pas sur cette expérience.