Intervention relative au dispositif Initiatives Jeunes

Par Peggy Kan̤al РIntervention en s̩ance pl̩ni̬re du 24 octobre 2011

 

Monsieur le Président, mes chers collègues,

 

Nous saluons l’esprit et le but de ce dispositif « Initiatives jeunes », qui permettra à des projets collectifs portés par les 16-25 ans de voir le jour. Nous pouvons supposer qu’un certain nombre de projets déposés concerneront le champ de l’environnement. A titre d’information, voici un trait marquant du Baromètre de l’opinion des Aquitains sur le changement climatique et les énergies renouvelables qui vient d’être réalisé :

L’enquête, menée cet été auprès d’un échantillon représentatif d’Aquitains, montre que les personnes les plus « engagées » sur la question du climat sont précisément la catégorie des « jeunes » (16-29 ans – niveau bac à supérieur >Bac +2, plutôt urbains), de façon très nette (un tiers). Parmi les autres idéaux-types (les déboussolés, les indifférents, les éveillés), les « engagés » sont ceux qui ont pleinement conscience des conséquences du changement climatique, à l’échelle de globe et pour les générations futures ; ils sont aussi ceux qui déclarent s’impliquer le plus en termes de pratiques quotidiennes.

Pas de scoop majeur, puisque de nombreuses études ont déjà mis en avant le fort altruisme chez les jeunes, dont une majorité se sentent très concernés par les problématiques sociales et environnementales. Mais nous souhaitons tout de même souligner ce résultat, pour que les projets aidés dans ce dispositif régional et touchant spécifiquement aux questions climat-énergie, soient connus, partagés, valorisés… pour entrer en résonance avec le Défi Aquitaine Climat et les actions en faveur de l’acceptabilité sociale des EnR qui seront bientôt mises en œuvre.

Nous avons réellement besoin de nous appuyer sur des initiatives collectives, portées par les Aquitains, pour réussir l’appropriation par l’ensemble de la population de sujets qui s’avèrent complexes (la moitié des aquitains se disent « peu ou pas informés du tout » des conséquences du changement climatique). Quel meilleur vecteur que les jeunes, visiblement les plus conscients et les plus convaincus, pour diffuser ces idées auprès de la population, à travers la réalisation de projets associatifs et citoyens ?

Nous avons écouté avec attention les remarques formulées tout à l’heure au sujet du rapport de développement durable, et les souhaits justifiés par nos collègues que la Région développe une véritable pédagogie autour des questions climat-énergie.

Nous ne prétendons pas avoir trouvé la recette idéale, bien au contraire, nous savons que cet enjeu est difficile à atteindre et nous avançons pas à pas :

  • le Baromètre des opinions nous permet se savoir d’où nous partons, quel est réellement l’état de l’opinion des Aquitains sur ces sujets, et quels sont les leviers pour convaincre ?
  • la constitution du GIEC Aquitain, lancé lundi dernier, en présence d’Hervé Le Treut, est un outil structurant, de connaissance et d’aide à la décision : nous rappelons que cette initiative est une première mondiale, et pourra profiter à tous les acteurs publics et privés pour engager des actions d’adaptation au changement climatique ; nous réfléchissons à des outils de médiation, qui pourront être inventés pour vulgariser le rapport qui sera produit dans quelques mois, et bien sûr dans ce cadre nous associerons toutes les collectivités locales d’Aquitaine, qui seront des relais essentiels
  • les débats publics énergie-climat (8 réunions territoriales) sont un acte volontaire pour associer les acteurs socio-économiques, élus locaux et les citoyens aux réflexions et recherche de solutions locales ; la Région, conformément aux orientations actées ici il y a un an sur le renouvellement de notre politique énergie-climat, fait cet acte volontariste – si limité, partiel et frustrant que peut parfois être l’exercice : en tout cas, nous avons bien noté la circulaire estivale de N Kosziusko Morizet, qui indiquait aux Régions qu’elles devaient élaborer des scénarii prospectifs climatiques et énergétiques, tout en éludant des sujets clés (avenir des centrales nucléaires, soutien aux énergies renouvelables) qui devaient rester le pré carré de l’Etat, une stratégie unidirectionnelle bloquée sur le tout nucléaire décidée entre les 4 murs d’un cabinet ministériel …Quelle belle vision de la pédagogie sur le développement durable ! Quel reniement du Grenelle tant sur le fond que la forme ! Nous sommes aux antipodes de cette conception, puisque nous insistons sur le fait que les choix sur la politique énergétique doivent être des choix démocratiques donc connues et discutés par la population.
  • enfin, dans le cadre du programme régional de soutien aux EnR en cours d’élaboration, nous accordons une grande place à la question de l’acceptabilité sociale et environnementale des EnR et souhaitons lancer des modes d’association et de coopération innovants de la population (montages coopératifs pour le développement des EnR, outils d’investissement citoyens, initiative « Territoires à énergie positive » comme cela se développe dans certaines communautés de communes en Bretagne etc).

Pour en revenir à ce rapport, nous indiquons donc que la direction développement durable sera mobilisable pour les commissions d’éligibilité, et pourra faciliter les connexions nécessaires avec les professionnels dans le secteur du développement durable.

Je vous remercie.

 

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