Grand stade : Ave César, ceux qui veulent du pain et des jeux te saluent !

Mercredi 3 juillet, EE-LV, Aquitaine Ecologie et Front de gauche et des représentants du Conseil économique, social et environnemental réunis en Groupe inter-assemblées (CESER-Région Aquitaine) ont exprimé une opposition majoritaire au financement du Grand stade de Bordeaux par le Conseil régional. En effet le 8 juillet prochain, la commission permanente de la Région Aquitaine s’apprête à jeter 15 millions d’euros à la poubelle au nom de la gabegie bordelaise. Tiendra–t-elle compte des réserves émises par le GIA en commission préalable ?

Marie Bové et Gérard Boulanger, conseillers régionaux de Gironde ont rappelé plusieurs arguments au regard de la démesure de cette nouvelle infrastructure faisant l’objet d’un Partenariat public-privé (PPP):

  • Le Grand stade n’est pas une priorité d’infrastructure sportive en Aquitaine : déficit important d’équipements pour les compétitions et les entrainements de haut niveau (exemple : la natation).
  • Des coûts exorbitants : 183 millions d’euros dont 47 millions d’euros de subventions des collectivités (Ville 17 millions, CUB 15 millions, CRA 15 millions) pour la construction du stade mais aussi un loyer dû par la ville de 3,6 millions d’euros par an pendant 30 ans (125 millions). Soit une facture de 172 millions pour le contribuable.
  • Un PPP avec un ballon crevé ! Le Club des Girondins occupe la troisième place des clubs les plus endettés (rapport du 4 mars de la commission de contrôle des clubs professionnels), d’où la question de la réelle solvabilité du Club : 20 millions pour la construction et 3,85 millions de loyer par an pendant 30 ans (115M), soit un total de 135 millions d’euros.
  • Des recettes improbables : le Grand stade aurait une capacité d’accueil à peine supérieure et une affluence tout aussi incertaine : avec 43000 places prévues, combien seront occupées ? En effet, le taux de remplissage moyen du stade Jacques Chaban-Delmas (35000 places après rénovation 1998) pour cette saison de football est de 58,9% (20 442 spectateurs en moyenne). Quant à l’utilisation des lieux, le contrat prévoit seulement 35 jours par an d’occupation pour des manifestations de divertissement : 25 jours par an pour le foot et 10 jours par an pour d’autres manifestations.
  • Bétonnage de la ceinture urbaine au détriment de la biodiversité et de l’agriculture : destruction d’une surface de plus de 10 hectares classée Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique, située en partie en zone humide.

Marie Bové, pour le groupe Europe Écologie – Les Verts
Gérard Boulanger, pour le groupe Aquitaine Écologie et Front de Gauche

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