Décentralisation : on ressort les épouvantails

Je suis abasourdi par les déclarations du ministre de l’Intérieur à propos du Pays Basque.
Il vient de fermer la porte à l’une des mesures les plus symboliques en matière de décentralisation qui soit à savoir la création d’une collectivité propre au Pays Basque. C’est un symbole dans une période où des espoirs importants de voir la décentralisation avancer étaient nés des déclarations du président de la République et de la ministre Marylise Lebranchu.

Le ministre de l’Intérieur a décidé que les demandes qui viennent des élus et de la population basques ne sont rien. C’est un signe très négatif pour tous ceux qui souhaitent une régionalisation forte, une décentralisation audacieuse. Combien de temps va t-il s’écouler avant que la France ne se trouve des dirigeants capables de la faire sortir de cet archaïsme qu’est le centralisme qui nous entrave depuis tant d’années ?

J’espère que Manuel Valls sera contredit par le premier ministre et par le président de la République.

Quant à l’amalgame fait avec la question d’ETA je ne le comprends pas. Quel rapport y a-t-il avec ce projet de collectivité basque sur le territoire français ? Parce que c’est bien d’un projet dans le cadre de la République française dont on parle. Le temps des épouvantails que l’on agite pour que chacun se réfugie dans l’immobilisme serait-il de retour ?

En plus, ETA a décidé de déposer les armes depuis plusieurs mois. C’est une excellente nouvelle pour tous les démocrates et tous ceux qui comme moi ont toujours refusé la violence.  Des élections ont eu lieu il y a quelques jours en Euskadi, de façon démocratique. Aller donner des gages à la droite espagnole qui s’entête à refuser toute concession et qui refuse donc de dynamiser le processus de paix en cours n’était pas une bonne idée.

David Grosclaude

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