« L’appauvrissement de la diversité biologique est souvent lié à celui de la diversité culturelle ». C’est la convention internationale sur la biodiversité qui confirme ainsi la cohérence du projet politique écologiste. En région Midi-Pyrénées, le soutien de la diversité sur son territoire passe par le schéma de développement de sa langue minorisée, l’occitan. Le travail du Groupe Europe Écologie, au travers de mon mandat d’élu en charge des affaires occitanes, se fait selon deux axes : transfrontalier et transversalité. Pourquoi le coté transfrontalier ? Les langues, comme les nuages nucléaires, ne s’arrêtent pas aux frontières des états et des régions. Si la région Midi-Pyrénées souhaite promouvoir l’occitan, elle ne peut le faire toute seule. Pour ces raisons, une réunion s’est tenue dès l’été 2010 en mettant autour de la table l’ensemble des huit régions occitanes, y compris la catalogne. Fin 2010, les députés catalans étaient reçus au Conseil régional pour fêter l’officialisation de l’occitan sur leur territoire. 2011 sera l’année d’une convention interrégionale pour mutualiser les outils entre plusieurs régions : une web TV en occitan et un office public de la langue que nous défendons. Pourquoi la transversalité ? La politique de développement de l’occitan aurait pu se limiter à la culture ou au patrimoine. Mais l’enjeu de la diversité linguistique c’est l’affaire de toutes les politiques publiques : formation, transport, développement économique, etc. Des initiatives ont été menées dans l’économie et plus précisément dans l’agro-alimentaire en mettant en lumière les producteurs de vin de Gaillac qui étiquettent leurs bouteilles en occitan. Dans un monde où les produits du terroir sont plébiscités par les consommateurs comme une alternative à une production générique de masse et mondialisée, les langues minorisées peuvent servir à renforcer les circuits-courts comme cela se fait en Catalogne ou en Bretagne.
Guilhem Latrubesse, Conseiller régional Europe Ecologie, en charge des affaires occitanes