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Rencontre avec Fatma ADDA – Interview de la SAFER Gascogne Haut-Languedoc

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« J’ai toujours considéré que l’engagement était le seul chemin pour faire valoir nos droits»


Quel est votre rôle au sein du Conseil Régional ? Pouvez-vous nous citer quelques dossiers et problématiques que vous avez en charge ?


Je suis élue dans trois commissions :
1 L’aménagement équilibré du territoire et services au public,
2 La commission les Affaires européennes et la coopération décentralisée,
3 L’éducation et la jeunesse,

Je siège aussi dans la commission permanente.

Que vous évoque la Safer ?


La Safer est un outil essentiel de régulation, d’aménagement du territoire et un rempart pour la préservation de nos terres nourricières.

L’enjeu de la terre, central et fondamental, ne peut s’envisager sans une association professionnels/élus. Pour ma part, je m’applique à relayer la politique régionale au sein de cette structure pour garantir, ensemble, une meilleure régulation des espaces agricoles et assurer la transversalité de l’information.

Avec la Loi d’avenir, la représentativité professionnelle des conseils d’administration et la transparence de la Safer sont renforcées, favorisant ainsi une expression équilibré des différents points de vue en présence : profession agricole et autres partenaires siégeant au sein de leurs instances (Comité Technique Départemental, Conseil d’Administration).

Cette transparence sera aussi une opportunité pour la Safer pour mieux communiquer sur ses actions.

Quels sont les faits marquants de collaboration avec la Safer ?

La signature en 2012 de la convention entre la Région Midi-Pyrénées et la Safer dans la mise en place du dispositif de portage foncier et les efforts consentis par la Safer Gascogne Haut-Languedoc pour le mettre en oeuvre dans les quatre départements (Gers, Hautes-Pyrénées, Ariège et Haute-Garonne) où elle intervient, ainsi notre travail collaboratif a permis d’installer une douzaine de jeunes hors cadre familial depuis 2012.

Par ailleurs, les Rencontres Départementales d’Information (RDI) organisées par la Safer en 2013 ont permis d’écouter les acteurs locaux et de recueillir des témoignages de jeunes agriculteurs qui ont bénéficié du portage du foncier pour installer une activité de culture légumière de plein champ à Pergain-Taillac. Des témoignages qui confortent le choix que nous avons fait à la Région dans la mise en place du portage du foncier.

Du Cinquantenaire de la Safer GHL à Toulouse en 2012, je retiens le témoignage de Louis Marette, Maire de Mazères, sur le rôle de la Safer en matière d’environnement avec la restauration des espèces indigènes ornithologiques au Domaine des oiseaux.

Quant au Congrès des Safer à Lyon en 2010, il a permis de constater la légitimité de notre engagement en matière de sauvegarde des terres agricoles et des difficultés d’accès au foncier. Le thème de ce congrès, l’action des Safer en zone périurbaine correspond en effet à la principale inquiétude de la profession agricole quant à la diminution des terres destinées à l’agriculture, inquiétude renforcée en zone périurbaine. Cette baisse des terres agricoles engendre notamment une forte hausse de leur valeur et a un impact direct et négatif sur le renouvellement des générations d’agriculteurs principalement « hors-cadre familial », c’est-à-dire sans reprise ou continuité de l’activité des parents.

Et enfin, au dernier Congrès des Safer à Dijon fin 2014, le thème « Filières et rôle de la Safer » a été abordé avec pertinence ; je retiens notamment l’intervention de François Gerster, Inspecteur général de la Santé Publique Vétérinaire, sur la préservation des abeilles et celle de nos sols.

Comment voyez-vous l’agriculture de demain (d’ici 5 à 10 ans) ? Si vous deviez retenir deux problématiques prioritaires en matière d’agriculture et d’aménagement du territoire, quelles seraient-elles?

 

L’emploi direct agricole continue de baisser en raison d’un renouvellement des générations insuffisant et de l’agrandissement des exploitations.

La réforme des safer doit contribuer à inverser cette tendance avec la réaffirmation de la priorité à l’installation et le soutien aux systèmes de productions durables.

S’agissant de l’agriculture familiale actuellement en souffrance, il est nécessaire de la préserver car elle est porteuse d’avenir. Elle a été pourvoyeuse d’emplois et elle doit le redevenir. Il faut se donner les moyens de la soutenir et lui faire profiter davantage des fonds publics de la même manière que les industries agroalimentaires, notamment par le biais d’une fiscalité avantageuse. C’est une responsabilité politique nationale qu’il faudra mettre en avant pour développer nos potentiels.
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