Une fois encore, le gouvernement entend faire en catimini l'exact inverse de ce qu'il affirme sous l'oeil des caméras. Alors même que le Grenelle de l'environnement a affirmé la nécessité de limiter l'artificialisation du territoire, et d'améliorer la concertation, le gouvernement s'organise pour livrer le pays aux bétonneurs sans que personne ne puisse rien y redire.
Une telle mesure est d’autant plus contestable qu’elle va accroître l’insécurité juridique des projets en ouvrant la voie à un risque de contentieux ultérieurs. Les industriels doivent comprendre qu’ils ont intérêt à réaliser des projets qui respectent l'opinion des populations et de l'environnement. Le gouvernement devrait encourager les entreprises qui font des efforts au lieu d’envoyer ce mauvais signal.
Au contraire, les procédures doivent être améliorées. Si une réforme est à conduire c'est pour renforcer l'information et la participation des citoyens. Les aménagements ne doivent pas se faire contre, mais pour les citoyens avec une vision durable de long terme. Les procédures d'enquête publique servent à rendre les politiques publiques plus pertinentes et plus démocratiques. Contrairement à la vision rétrograde du ministre, elles ne font pas perdre du temps mais permettent souvent d'en gagner en répondant aux oppositions et en amendant les projets.
Après la réforme des normes ICPE qui accroît l’insécurité autour des installations classées, les Verts constatent qu’une nouvelle fois la seule ligne de conduite qui guide le gouvernement est celle du « tout rentabilité », envers et contre tous. Au nom de la « relance » on sacrifie une nouvelle fois la démocratie et l'environnement. C'est une erreur car c'est au contraire dans l'économie verte et dans la conversion écologique de l'économie que résident l'activité et les emplois durables de demain.