Agriculture : la position et les propositions des Verts
Par nicole rouaire le dimanche 15 février 2009, 08:00 - Ressources - Lien permanent
La Commission Agriculture du parti Les Verts possède son propre site internet. Un site à découvrir ou
redécouvrir tant il fourmille d'infos, d'analyses, et de propositions
politiques...
Parmi les ressources en ligne sur ce site, quelques fiches synthétiques
:
- "Quatre
scénarios d’évolution agriculture, environnement, territoires en
2025"
- L'accès au
foncier
- Favoriser
l'installation
- Le dispositif
Haute Valeur Environnementale : une démarche de progrès pour
distribuer les aides
Mais aussi
Des nouvelles de la Ferme
Sainte-Marthe, ferme pionnière en France de l'agro-biologie, menacée par
une saisie-vente de la part du groupe agricole Agralys
Et encore
- La contribution de la commission Agriculture au Grenelle de
l'Environnement : 15 mesures d’urgence, pour améliorer notre environnement
dès aujourd’hui.
D’un point de vue global, les Verts souhaitent étendre d’ici 2025 une
agriculture Haute Performance Environnementale inspirée de la bio à 50 % du
territoire français. Attention, l’agriculture Haute Performance
Environnementale prônée par les Verts n’a rien à voir avec l’appellation «haute
valeur environnementale» par laquelle la FNSEA espère pouvoir maquiller
l’agriculture raisonnée. D’après Guy Kaestler, des Amis de la Terre :
« Sur les pesticides, la FNSEA accepte de dire qu’il faudrait en réduire
l’utilisation, mais bloque tout engagement chiffré. Elle cible une
certification qui reprendrait l’agriculture raisonnée sous l’appellation
« haute efficacité environnementale » (HEE) récemment
renommée « haute valeu.... La restauration collective bio sera
recommandée, mais pas financée par la PAC, et les barrières normatives ou
sanitaires qui interdisent son développement à partir des productions locales
sont maintenues. Malgré les louanges qui lui sont accordées, la bio n’aura
droit qu’au marché pour se développer, sans aucune correction des distorsions
de concurrence qui laissent l’agriculture chimique facturer aux contribuables
ses dégâts environnementaux, sanitaires et sociaux. »
Pour atteindre cet objectif il est essentiel de soutenir le développement de la
production, donc l’installation, la conversion à des systèmes agricoles
durables (agriculture biologique, pâturage extensif, …) et leur maintien. A ce
titre les mesures suivantes pourraient être mises en œuvre :
1. Miser sur la qualité rurale du territoire (gastronomie,
architecture….)
pour développer l’économie locale en favorisant le développement à grande
échelle d’une agriculture Haute Performance Environnementale et ses filières
amont et aval : conseil spécialisé en agrobiologie, filières de collecte,
circuits courts, filières de transformation et de distribution des produits
issus de l’agriculture HPE, notamment l’agriculture biologique
2. Mettre en place un plan de développement de l’agriculture
biologique
permettant d’atteindre 10 % de la SAU française en bio et en herbage d’ici
2012. Ce plan devra se décliner par des soutiens accessibles aux producteurs
bio sur la totalité du territoire, des aides à l’organisation de filières
biologiques spécifiques et à la création de caisses de péréquation, un
renforcement des moyens des organisations de développement de la bio, une
formation obligatoire à la bio dans tous les parcours agricoles et
agronomiques, une vulgarisation ambitieuse des techniques bio (utilisables y
compris dans le cadre de fermes conventionnelles), un institut de recherche
dédié.
3. Sortir des pesticides en favorisant le développement de l’agriculture
biologique
grâce au produit d’une taxe sur les pesticides à hauteur de 50% de leur
prix.
4. Définir une écoconditionnalité efficace des aides
(limitation drastique de l’usage des pesticides et surface de compensation
écologique adossée aux chemins, talus, haies, lisières de bois à hauteur de 5%
de la SAU) et atteindre 30% du territoire national contractualisé en MAE.
5. Porter le projet à Bruxelles d’une réforme de la PAC
permettant le développement d’une agriculture Haute Performance
Environnementale par :
- une aide forfaitaire par emploi identique pour chaque exploitation, fonction
d’un plafond de revenu, partant de l’idée qu’une agriculture autonome et
économe c’est plus de travail et moins de machines et d’intrants.
- des aides environnementales générales compensant la variabilité des prix
moyennant le respect de règles structurelles : chargement faible,
assolements diversifiés, exclusions de certaines pratiques et produits ;
ces aides seraient plafonnées et dégressives.
- des aides environnementales spécifiques, ciblées, type mesures
agrienvironnementales actuelles. Ces aides devraient être gérées par les
régions, sur la base de vrais contrats, négociables par le paysan, en fonction
de son propre territoire, sur la base d’objectifs généraux (GT « Adopter
des modes de production et de consommation durables : agriculture, pêche,
agroalimentaire, distribution, forêts et usages durables des territoires
»)
6. Soutenir la restauration de qualité, les circuits courts
et la subsitution partielle des protéines animales par des protéines
végétales en milieu scolaire, hospitalier, universitaire et privé : par la
subvention à l’achat ou par un régime de TVA incitatif de produits issus de
l’agriculture Haute Performance Environnementale (biologique, intégrée,
durable, élevage en plein air), et par une sensibilisation accrue via les
médias, l’enseignement et la formation professionnelle.
7. Favoriser le renouvellement des générations paysannes :
accès au foncier et mesures fiscales conditionnées à des pratiques
respectueuses de l’environnement, formation à l’agriculture peu consommatrice
en intrant.
8. Rompre avec la cogestion :
associer les associations de consommateurs et de citoyens, les associations
environnementales et les élus locaux aux décisions concernant l’agriculture au
niveau local (accès au foncier, attribution des aides…) et global
(politique).
9. Favoriser les produits peu consommateurs d’énergie
(intrants faibles en énergie, circuits courts entre la production et la
consommation…) par une surtaxe sur les intrants agricoles consommateurs de
pétrole (engrais, fuel…), et en adaptant la législation relative à l’hygiène et
à la taxation pour favoriser le développement de circuits courts de
commercialisation de produits qualifiés sur le plan environnemental.
10. Développer un vaste programme de production d’énergie
décentralisée,
notamment réseaux de chaleur et cogénération à partir de la méthanisation de
déchets agricoles ou de proximité et en favorisant l’usage d’huile végétale
pure pour la consommation à la ferme.
11. Instaurer un moratoire sur les agro-carburants de première
génération.
12. Initier une réforme en profondeur du droit français en matière d’accès
aux semences
de façon à autoriser l’inscription de variétés selon des critères
d’adaptation au milieu ou à un mode de production (supprimer la condition
d’amélioration des rendements), à autoriser l’échange libre de toute semence
entre paysans à condition qu’il s’agisse de petites quantités, à soutenir les
programmes de sélection « dans les fermes ». Ces dispositions permettront
de relancer la biodiversité cultivée, importante en elle-même et facteur
favorable à la biodiversité sauvage.
13. Appliquer le principe de précaution de la constitution française aux
OGM :
interdiction de les cultiver en plein champ.
14. Fonder un institut de recherche en agro-écologie
alliant les savoirs en agronomie, en écologie et en sociologie, travaillant
notamment sur l’agriculture biologique, l’agriculture intégrée, l’agriculture
durable, en lien avec le savoir paysan (mutualisation du savoir) et soutenir en
particulier des programmes de recherche permettant de qualifier les aliments
sur la base de leurs impacts environnementaux et énergétiques globaux
(empreinte écologique, bilan carbone,…).
15. Défendre au nom de l’Europe la sortie de l’agriculture de
l’OMC
pour donner la possibilité à chaque pays de développer son agriculture en la protégeant du dumping.