Travailleurs/ses sans-papiers en lutte, ils ont pris la parole
Par nicole rouaire le mardi 13 mai 2008, 14:23 - Actu - Lien permanent
Les travailleurs sans-papiers expriment une revendication fondamentale,
vivre dignement et sereinement dans le pays où ils travaillent.
Rendez-vous mercredi 14 mai à 17h30 sur les marches de la
Préfecture à Clermont-Ferrand
En Europe, en France, dans nos villes, nos quartiers, des hommes des femmes
et des enfants vivent dans la peur constante d'être enfermés en Centre de
Rétention Administrative (CRA) et le plus souvent expulsés, pour simplement un
défaut de papier. Pour la majorité ils travaillent et participent à l'économie
de ce pays. Ils ne prennent le travail de personne, au contraire ils
accroissent la richesse produite. Ils cotisent à notre sécurité sociale mais
n'ont pas le droit de tomber malade car sans-papiers. Ils cotisent à l’ UNEDIC
mais n'ont pas droit aux indemnités chômage car sans-papiers. Ils cotisent aux
caisses de retraite mais ne pourront en bénéficier. Ils payent des impôts mais
ne peuvent accéder à la citoyenneté car sans- papiers.
Le gouvernement n’ignore pas que les sans-papiers doivent travailler pour
survivre. Ils sont des milliers dans la restauration, l’hôtellerie,
l’agriculture, le bâtiment, l’aide à la personne, le gardiennage, etc. Ils sont
les premières victimes du travail illégal et des pires patrons qui peuvent les
exploiter sans contraintes, parfois sans les payer. Leurs conditions
d’exploitation tirent l’ensemble des salaires et des droits sociaux de ces
secteurs vers le bas. Les autorisations de travail sont soumises au bon vouloir
du préfet sur la base d’une liste de métiers très réduite et qui dépend de
l’origine du demandeur. D’autres ont un titre de séjour mais sans
l’autorisation de travailler ; alors ils ne peuvent ni manger ni se
loger ; des familles entières sont à la rue.
Elles, ils ont fui la violence, la misère pour construire une vie avec un
avenir. Plutôt que de leur permettre de mener une existence légale et digne, de
sortir de l'exploitation dont ils sont souvent victimes, l'Etat les arrête pour
les expulser. De plus le gouvernement, pour imposer sa politique xénophobe,
tente d’enrôler les agents des services publics, Inspection du travail,
Assedic, ANPE, Sécurité sociale, Travailleurs sociaux, Education nationale, La
Poste dans le contrôle policier des étrangers.
Non, ces femmes et ces hommes ne sont pas du bétail que l'on utilise au gré des
aléas de l'économie, ce sont des êtres humains. C'est pourquoi, en tant
qu'associations et syndicats, nous soutenons la lutte des travailleurs
sans-papiers et revendiquons :
- la régularisation administrative de tous les sans papiers
- l’abolition de la double peine
- la libération de toutes les personnes emprisonnées pour défaut de papier et
la fermeture des centres de rétention
- la suppression du délit de solidarité à l'encontre des personnes ou
organisations solidaires des sans papiers
- l'abrogation de toutes les lois et différentes circulaires restreignant les
conditions d'accès au travail, les conditions de séjour pour les
étudiants
- l’abrogation de toutes les lois racistes et xénophobes
Il faut en finir avec l’arbitraire et l’insécurité sociale qui entretiennent
des conditions d’exploitation inacceptables. C’est non seulement une question
de morale politique mais aussi, en dépit des mensonges xénophobes, l’intérêt de
tous les travailleurs de ce pays. Laisser perdurer les inégalités entre
travailleurs c’est affaiblir l’ensemble du monde du travail.
Français Immigrés égalité des droits - Français Immigrés solidarité
Rdv mercredi 14 mai à 17h30 sur les marches de la Préfecture à
Clermont-Ferrand
CGT, CFDT, SOLIDAIRES, FSU, RESF, RUSF, CIMADE, Ligue des Droits de l’Homme, Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature
Les Associations et syndicats ont envoyé un courrier unitaire à la
préfecture pour demander un rendez vous