En Europe, en France, dans nos villes, nos quartiers, des hommes des femmes et des enfants vivent dans la peur constante d'être enfermés en Centre de Rétention Administrative (CRA) et le plus souvent expulsés, pour simplement un défaut de papier. Pour la majorité ils travaillent et participent à l'économie de ce pays. Ils ne prennent le travail de personne, au contraire ils accroissent la richesse produite. Ils cotisent à notre sécurité sociale mais n'ont pas le droit de tomber malade car sans-papiers. Ils cotisent à l’ UNEDIC mais n'ont pas droit aux indemnités chômage car sans-papiers. Ils cotisent aux caisses de retraite mais ne pourront en bénéficier. Ils payent des impôts mais ne peuvent accéder à la citoyenneté car sans- papiers.

Le gouvernement n’ignore pas que les sans-papiers doivent travailler pour survivre. Ils sont des milliers dans la restauration, l’hôtellerie, l’agriculture, le bâtiment, l’aide à la personne, le gardiennage, etc. Ils sont les premières victimes du travail illégal et des pires patrons qui peuvent les exploiter sans contraintes, parfois sans les payer. Leurs conditions d’exploitation tirent l’ensemble des salaires et des droits sociaux de ces secteurs vers le bas. Les autorisations de travail sont soumises au bon vouloir du préfet sur la base d’une liste de métiers très réduite et qui dépend de l’origine du demandeur. D’autres ont un titre de séjour mais sans l’autorisation de travailler ; alors ils ne peuvent ni manger ni se loger ; des familles entières sont à la rue.

Elles, ils ont fui la violence, la misère pour construire une vie avec un avenir. Plutôt que de leur permettre de mener une existence légale et digne, de sortir de l'exploitation dont ils sont souvent victimes, l'Etat les arrête pour les expulser. De plus le gouvernement, pour imposer sa politique xénophobe, tente d’enrôler les agents des services publics, Inspection du travail, Assedic, ANPE, Sécurité sociale, Travailleurs sociaux, Education nationale, La Poste dans le contrôle policier des étrangers.

Non, ces femmes et ces hommes ne sont pas du bétail que l'on utilise au gré des aléas de l'économie, ce sont des êtres humains. C'est pourquoi, en tant qu'associations et syndicats, nous soutenons la lutte des travailleurs sans-papiers et revendiquons :
- la régularisation administrative de tous les sans papiers
- l’abolition de la double peine
- la libération de toutes les personnes emprisonnées pour défaut de papier et la fermeture des centres de rétention
- la suppression du délit de solidarité à l'encontre des personnes ou organisations solidaires des sans papiers
- l'abrogation de toutes les lois et différentes circulaires restreignant les conditions d'accès au travail, les conditions de séjour pour les étudiants
- l’abrogation de toutes les lois racistes et xénophobes

Il faut en finir avec l’arbitraire et l’insécurité sociale qui entretiennent des conditions d’exploitation inacceptables. C’est non seulement une question de morale politique mais aussi, en dépit des mensonges xénophobes, l’intérêt de tous les travailleurs de ce pays. Laisser perdurer les inégalités entre travailleurs c’est affaiblir l’ensemble du monde du travail.
Français Immigrés égalité des droits - Français Immigrés solidarité

Rdv mercredi 14 mai à 17h30 sur les marches de la Préfecture à Clermont-Ferrand

CGT, CFDT, SOLIDAIRES, FSU, RESF, RUSF, CIMADE, Ligue des Droits de l’Homme, Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature

Les Associations et syndicats ont envoyé un courrier unitaire à la préfecture pour demander un rendez vous