L’animal avait été aperçu le 20 janvier dans la commune de Lavigerie, par deux randonneurs qui avaient pu le photographier, ils étaient partis tester leur matériel photographique. Ils ont pu prendre en photo l’animal pendant une dizaine de minutes. La question se pose : quelle est cette bestiole ? Un loup, un chien ressemblant à un loup, un husky déguisé en rupture de ban, le phantasme de quelques écolos fourvoyés ou foudroyés, à voir ? En attendant l’encre coule et les langues s’agitent. Heureusement les autorités sont là pour trancher, et grâce à des procédés qui en d’autres lieux poussent à la contestation, mais pour le coup un test ADN vaut bien une régularisation, sans doute !

L’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a effectué des analyses à partir de déjections et d’empreintes pour déterminer l’ADN de l’animal. "L’analyse des prélèvements d’ADN de l’animal a levé tout doute : il s’agit bien d’un loup gris, de sexe mâle, non encore enregistré sur la base nationale de données génétiques", a indiqué la préfecture du Cantal dans un communiqué. Il est donc bien là !

Le loup est une drôle de bestiole, néanmoins comme toutes les autres ses quatre pattes touchent par terre. Elles lui servent à courir vite ce pourquoi il est réputé, on le sait tous, il court très vite derrière le petit chaperon rouge, finit par manger sa grand mère et quelque fois il peut rattraper quelques retraités cherchant des champignons, comme quoi il faut toujours faire attention lorsque l’on cueille des champignons. Si le loup se caractérise par de longues pattes, il a aussi de grandes dents en particulier des canines très longues, comme les vampires et comme les vampires il ne lape pas comme un vulgaire canidé mais il aspire pour boire.

La longueur de ses dents et la faculté qu’il a à se lécher les babines n’ont jamais plaider en sa faveur, il a hanté les contes pour enfants, surtout pour leur faire peur, même Gaspard des Montagnes s’en méfie, le Roi de France tremble sur son trône lorsque la bête du Gévaudan grince des dents, et avale quelques bergères, innocentes bien sur, monsieur Seguin cherche sa chèvre sans espoir. Bref une satané bestiole, qui à toujours excité ou refroidi notre imagination. Et il continu le bougre, les Auvergnats sont très attentifs à sa venue, lorsqu’un touriste en maraude l’aperçoit il fait la une des journaux, on parle de lui à la télé, une star !

Et il revient preuve qu’il n’est pas rancunier, mais très certainement obstiné, à l’heure actuelle il se balade dans les plus beaux paysages du Cantal, son regard plonge dans les vallées glacières, il hume l’air des crêtes du vieux volcan. Ce n’est pas une première apparition pour notre belle région et notre magnifique département, que les mémoires se rafraîchissent. Nous avions déjà été honoré par la bête.

Le 10 octobre 1997, un grand loup adulte est tué par une automobile sur la route menant à la station du Lioran, sur la commune de Laveissière, dans le massif du Puy Mary. Il s'agissait d'un mâle d'origine italienne, de 3-4 ans et pesant 39 kg. Deux années plus tard, en juillet 1999, un loup est abattu sur la commune d'Apchat (Puy-de-Dôme), par un éleveur qui l'avait confondu avec un chien divaguant. Présent jusqu’au XVIIIe siècle sur 90% du territoire, le loup n’a été éradiqué en France qu’en 1927, rappelle un rapport parlementaire sur les dangers d’une réapparition du canidé, auquel sont attribuées de nombreuses attaques de troupeaux dans les Alpes.

Disons bien clairement que la présence de grands prédateurs (j’exclu volontairement l’espèce humaine de ce classement) est l’indice de richesse d’un territoire au regard de la biodiversité, il est malheureusement souvent indice de bêtise et d’incompréhension, rappelons simplement que le 31 juillet 2006 toujours, plus à l'ouest, deux pattes d'un même loup mâle d'origine italienne ont été déposées devant les gendarmeries de Trèves (Gard) et Rivière-sur-Tarn (Aveyron). Ce loup, encore jamais identifié par la génétique (donc différent du loup présent en Lozère lors de l'hiver 2005/2006), a probablement été braconné sur le Causse Noir.

Comme quoi qualité du patrimoine environnemental et partage de la ressource naturelle ont encore à être explicités et acceptés.

A bientôt mon p’ti loup