Grise mine à Saint-Pierre (Cantal)
Par nicole rouaire le lundi 17 décembre 2007, 01:00 - Actu - Lien permanent
De longue date, les militants écologistes et les riverains avaient donné
l'alerte. Les faits sont maintenant formellement avérés : Saint-Pierre
(Cantal), commune qui a longtemps abrité une mine d'uranium, subit une forte
contamination radioactive et chimique.
Les alertes des militants Verts (depuis les années 80 !) et des associations
locales ont enfin payé : les analyses rendues par la CRIIRAD (laboratoire
indépendant) et l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN)
confirment malheureusement la contamination à Saint-Pierre. Lionel Roucan nous
rend compte de la situation à Saint-Pierre.
Nous sommes à une étape très importante du processus, puisque la mine
d’uranium (1958-1981) et l’usine de traitement des minerais (1976-1985)
laissent un héritage de plus de 530 000 tonnes de déchets radioactifs non
conditionnés, enfouis directement dans les excavations minières ou même
retrouvés quasiment à la surface du site. Ces déchets constituent pour le très
long terme - environ un million d’années, excusez du peu ! -une source de
contamination pour l’environnement.
Les relevés radiamétriques et les analyses en laboratoire révèlent la présence
de déchets radioactifs dans le domaine public, donc et surtout sur des
parcelles non soumises à servitude et encore plus incroyables sur des terrains
habités. Les contaminations mises en évidence dans un lotissement, au niveau du
plan d’eau, du terrain de foot, du stand de tir, etc. montrent l’ignorance de
prise en compte des risques radiologiques dans les projets de construction et
la mise en place d’équipements publics menés par la municipalité. Ce qu’il faut
tout de même souligner c’est que sans l'acharnement des associations et des
collectivités, (Conseil Général et Régional, et grâce aux élus Verts), nous
n’aurions pas abouti à un diagnostique partagé du site dans l’état dans lequel
il se trouve aujourd’hui.
Bruno Chareyron, responsable de l'étude pour la CRIIRAD, a déclaré à
l'Associated Press qu'il "est urgent d'agir, notamment pour ce qui concerne
les maisons du lotissement communal où les niveaux de radon (gaz radioactif,
NDLR) sont à terme dangereux pour la santé des habitants. Il est également
impératif de ne plus rien construire sur les parcelles de la commune
contaminées. Il faut également revoir les conditions de stockage des déchets
radioactifs miniers". Pour lui, "Saint-Pierre est exemplaire des
risques encourus par une population mal ou non informée. Il faut absolument
faire comprendre aux élus et aux habitants qu'avant d'acheter des terrains aux
abords d'un ancien site minier, ils doivent être très vigilants sur les risques
de radioactivité".
Alors maintenant doit-on penser que notre travail est fini ?
Non puisque le problème se pose de l’opérationnel. Il est indispensable de
mettre des zones en servitude les conditions de remise dans le domaine public
des parcelles, de décontaminer le site… Comment vont être pris en compte les
résultats de l’étude ? Les besoins vont être comparés aux coûts, et nous
avons trop d’exemples ou cette logique comptable a accouché de mesurettes
enfilées en chapelet !
Nous serons bien sur présents à la CLIS qui va se réunir pour le début d’année,
nous y ferons nos remarques et nous mettrons « la barre » le plus
haut possible pour la santé des populations. Mais nous ne pourrons pas le faire
seul, sans la pression des riverains, sans la prise de conscience de toute la
population, sans les associations. Nous devrons aussi mettre l’état et les
exploitants du site devant leur responsabilité financière.
Sur le carreau de la mine de Saint Pierre le combat continu, à nous tous de ne
pas lâcher.
Commentaires
Problématique remarquablement posée, je rajouterai juste un point d'histoire qui fait de ce site (parmi tous les sites pollués par l'industrie atomique ) un cas original : le village originel a été déplacé pour pouvoir exploiter le gisement (sauf le cimetierre !) "on" ne l'a pas reconstruit à quelques pas de là , non tout bonnement à ras de la concession ! Résultat : la pollution qu'on retrouve maintenant n'est surement qu'une fraction de celle qu'on du endurer pendant des décennies les riverains...Comment expliquer qu'ils soient si inertes aujoud'hui ? Cela demeure le mystère et le problème, le reste étant désormais bien connu.
Amicalement
Nous avons passé nos vacances à Saint Pierre en 2001 et à Condat en 2002. Nous nous sommes baignés dans le lac de Saint Pierre(aménagé pour la baignade à l'époque). Nous venons d'apprendre la contamination du lac en regardant l'émission à FR3 le 11/02/09. Devons-nous passer un examen médical? Si oui, lequel?Merci de nous tenir au courant de l'évolution de ce dossier
Bonjour,
Le mieux est de prendre contact avec la Direction départementale des affaires sanitaires du Cantal (DDASS) :
1 rue Rieu 15000 AURILLAC. Tél 33 (0)4 71 46 83 00
Ah cette affaire qui empoisone cette comune du Cantal, dont je connaît TOUT le dossier par coeur!!
Je ne dévoilerait rien du tout sur ce dossier, sauf si vous me contacter par mail, paillouxcyril@yahoo.fr.
Tout ce que je peux vous dire, c'est que je n'en parlerais pas, ici sauf si vous me contater.