La gestion de l’aéroport Toulouse-Blagnac n’est pas à vendre
Chronologie :
- En 2014, l’État annonce qu’il souhaite vendre 49,9% des parts qu’il détient au capital de la Société de gestion de l’aéroport de Toulouse-Blagnac.
Des Toulousaines, Toulousains et plus largement citoyens de la région se manifestent pour être repreneurs par le biais d’un financement participatif. Cela n’aboutira pas et cet engouement déplu fortement au ministère de l’économie …alors dirigé par Emmanuel Macron !!
- En avril 2015, la vente de l’aéroport est officialisée et c’est un consortium chinois qui devient actionnaire à 49,9% de la société. Mais, le principal dirigeant de ce consortium serait impliqué dans des affaires de corruption en Chine. De plus, d’après Médiapart, il y aurait eu la signature d’un pacte secret d’actionnaires entre les nouveaux actionnaires et l’État (qui garde 10% du capital).
« Emmanuel Macron a prétendu qu’il ne s’agissait pas d’une privatisation puisque si les investisseurs chinois faisaient effectivement l’acquisition de 49,9 % de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, l’État gardait 10 % du capital et, avec les collectivités locales (Région, département et ville de Toulouse), disposait toujours de la majorité du capital. (…)Dans notre enquête, nous en avions apporté la preuve irréfutable : publiant des fac-similés du pacte d’actionnaires secret, nous avions révélé que ce dernier liait en réalité l’État non pas aux autres collectivités publiques mais aux investisseurs chinois et donnait à ceux-ci les pleins pouvoirs pour gérer la société française. Bien que l’affaire ait suscité beaucoup d’émoi, le ministre de l’économie n’a pourtant pas changé de ligne de conduite et a toujours refusé que le pacte d’actionnaires dans sa version intégrale soit rendu public. »[1]
- Le montant de la vente aurait été manifestement surévalué au prix de 308 millions d’euros. Les nouveaux actionnaires ont vite fait de se rattraper, en demandant la distribution d’une partie des réserves, dès octobre2016. Les actionnaires chinois décident de se verser un dividende exceptionnel de 15 millions d’euros, sur les 67 millions de réserves que la société s’était constituée avec l’argent public.
Et nous, dans tout cela ?
- Dilapidation des fonds publics
Un collectif de citoyennes et citoyens toulousains se bat pour que toute la lumière soit faite sur cette vente. Diverses procédures judiciaires sont en cours.
- Craintes sur la santé des riverains
L’aéroport est situé, faut-il le rappeler, dans une zone urbaine dense.
Le projet présenté par le consortium chinois prévoit l’augmentation du trafic pour l’aéroport. « Le plan de croissance de l’aéroport voulu par les Chinois fixe un objectif de 18 millions de passagers à l’horizon 2046, contre 7,517 millions en 2014. »[2]
Les riverains sont donc légitimement inquiets par ce rachat. De plus, les effets des nuisances sonores sur la santé commencent à être de plus en plus étudiés et avérés. « Alors qu’une deuxième phase de prélèvements et relevés est actuellement en cours dans les foyers toulousains, les données récoltées lors de la première phase de l’étude écologique ont donné lieu à une publication sur la relation entre nuisances aériennes et risques cardios-vasculaires, dans la revue scientifique Environ Risque Santé en décembre 2016. »[3]
Nous devons poursuivre la mobilisation et une fois élu-E à l’Assemblée nationale permettre la remise en cause de cette vente des parts de l’Etat dans l’Aéroport Toulouse-Blagnac.
[1] https://www.mediapart.fr/journal/economie/300615/l-aeroport-de-toulouse-ete-privatise-au-profit-d-une-societe-ecran
[2] http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/04/17/aeroport-de-toulouse-la-vente-officialisee-pour-308-millions-d-euros_4618253_3234.html
[3] http://actu.cotetoulouse.fr/toulousains-coeur-etude-nationale-impact-nuisances-aeriennes-sante_61600/