Lundi 4 juin 15H La Birotière de Saint Lin
En compagnie de Sandrine Bélier, députée européenne EELV, visite des ruches de monsieur Chauvancy, apiculteur à la retraite et secrétaire de l’association de développement apicole Poitou-Charentes. Dans le sous-bois, les journalistes de France 3, bien équipés par l’apiculteur, sont en train de filmer l’activité des ruches.
Sandrine ne s’approche pas trop, elle est allergique aux piqûres d’insectes. Heureusement, cela ne l’empêche pas de s’investir à fond pour la préservation de la biodiversité ! Elle nous fait d’ailleurs remarquer que sur le logo Think Bio Diversity une abeille figure dans le O de Bio.
La discussion s’engage sur une étude menée par l’INRA Poitou-Charentes avec le concours du CNRS de Chizé. Une micropuce a été collée sur le thorax de plus de 650 abeilles pour contrôler leurs entrées et leurs sorties de la ruche. La moitié a été nourrie avec une solution sucrée contenant une dose très faible d’insecticide, l’autre moitié a reçu une solution sans insecticide. L’ensemble des 650 abeilles a ensuite été relâché à un kilomètre de leur ruche.
En comparant les proportions de retour à la ruche pour les deux groupes, les chercheurs ont mis en évidence un taux significatif de non-retour des abeilles qui ont ingéré l’insecticide. Elles sont touchées par un phénomène de désorientation.
Cette disparition liée à l’insecticide aboutit à une mortalité, combinée à la mortalité naturelle, de 25% à 50 % chez les butineuses intoxiquées.
Une autre étude a été menée en Ecosse sur des bourdons exposés à de très faibles doses de pesticide. Ceux-ci prennent moins de poids mais surtout ils produisent 85% de reines en moins ce qui signifie 85% de nids en moins l’année suivante.
Comme le fait remarquer monsieur Chauvancy, ces deux études démontrent que des doses d’insecticides, bien plus faibles que la dose létale, ont des effets catastrophiques sur les abeilles.
La décision du Ministre de l’Agriculture d’interdire le Cruiser est une bonne nouvelle mais malheureusement il faudrait prendre la même mesure pour le Gaucho et d’autres pesticides de la même famille !
L’ironie de l’histoire est que ces insecticides systémiques – qui enrobent les semences et se diffusent dans le système vasculaire de la plante – avaient été mis au point, dans un souci environnemental, pour éviter les pulvérisations. En Italie, ils ont été interdits.
Monsieur Chauvancy comprend que la profession d’apiculteur n’intéresse plus les jeunes. En plus du problème des pesticides responsables de la mortalité des abeilles, il y a aussi le problème des OGM. La Cour de Justice de l’Union Européenne a interdit la vente de tout miel contenant du pollen OGM. Cette décision va dans le sens d’une protection des consommateurs. Mais comment protéger les apiculteurs des pratiques de certains agriculteurs : pesticides, OGM, abattage des haies ?
Sandrine Bélier rappelle le combat des écologistes contre les dégât liés à l’utilisation des pesticides sur la biodiversité et la qualité des eaux.
Conclusion : Continuons la lutte contre les pesticides qui déciment les pollinisateurs !