« Quelle école pour demain ? » Invitation de la FSU

La FSU a invité les personnels de l’éducation, les parents, les élus et tous les citoyens à venir débattre de sur  la question  » Quelle école pour demain ? « .

Tous les partis politiques démocratiques étaient conviés à présenter leurs propositions.

Voici mon intervention :

Suppression de postes d’enseignants, classes plus chargées, suppression progressive des RASED, accélération des logiques de ghettos avec la suppression de la carte scolaire, suppression des Instituts de formation des maîtres, fermeture de classe dans l’espace rural ou perte des moyens dans les zones prioritaires pour mettre en place une école du tri sélectif à coup d’évaluations de procédures de dépistage de plus en plus précoce.
Il ne s’agit pas seulement de faire des économies mais de casser l’école publique !

 Pour EELV, l’éducation et la formation sont indispensables pour que nous puissions construire activement un avenir commun, un futur plus démocratique et plus solidaire car Vivre ensemble cela s’apprend. Nous voulons promouvoir la coopération plutôt que la compétition, la confiance et la sécurité plutôt que la sélection et l’exclusion. L’éducation est l’affaire de toute la société, c’est dans cet esprit que nous voulons à tout prix que l’ensemble des réflexions, débats et décisions sur l’éducation soient l’occasion d’une réelle implication de l’ensemble des acteurs : parents, enseignants, syndicalistes, militants associatifs, élus.

Nous devons travailler sur quatre dimensions

- la famille
- l’école de la petite enfance à l’enseignement supérieur et la formation professionnelle
- le tissu associatif et culturel
- les médias et les écrans qui environnent les jeunes et les adultes et conditionnent nos comportements et façonnent notre psychisme.

Nous voulons redonner aux élèves envie d’aller à l’école, aux jeunes de s’investir dans la vie sociale, aux parents l’envie de s’impliquer dans la scolarité de leurs enfants, aux enseignants d’innover en sachant que leur travail ne sera pas méprisé par l’administration.
Redonner confiance en l’école.

 Une école émancipatrice basée sur trois principes forts : autonomie, solidarité, responsabilité.

L’école doit apporter à chacun la possibilité de construire le parcours qu’il souhaite suivre. Elle vise à émanciper non à conditionner. L’école doit former à la tolérance, au respect des différences, au refus des injustices en apprenant à respecter et considérer l’autre comme son égal, apprendre à coopérer, à s’entraider, à trouver sa place dans un groupe, à avoir une opinion personnelle et à l’exprimer, à agir collectivement, à assumer ses choix et à se sentir responsable, être solidaire mais aussi autonome.

 Nos propositions :

Un service public de la petite enfance qui organisera la mise en réseau des crèches associatives, de la PMI et de l’école maternelle. Maternelle qui doit rester un lieu d’expérimentation, de socialisation, de découverte et non une anti-chambre du CP.

 Une école fondamentale pour les enfants de 6 à 16 ans avec l’objectif d’acquisition d’un socle de connaissances et de compétences sans sélection ni orientation ni redoublement comprenant pour tous un apprentissage de savoirs manuels et technologiques. En Finlande, tous les élèves apprennent à cuisiner, à utiliser des machines outils pour travailler le bois ou le métal. Moins d’élèves par classes, plus d’adultes dans les établissement.

 Réécriture des programmes de 2008 qui négligent la dimension culturelle de l’enseignement au profit d’apprentissages instrumentaux, sans s’interroger sur les conditions de leur réussite.

 Suppression de l’aide individualisée dans les conditions actuelles.

Nécessité de donner de vrais moyens au ZEP pour lutter contre l’échec scolaire en augmentant le taux d’encadrement ( par exemple taux d’encadrement proportionnel au coût du m2 du quartier), et dans le même temps, favoriser à la mixité sociale, lutter contre le chômage, veiller au désenclavement des quartiers en facilitant les transports, réimplanter les services publics.

Reconnaître que le droit à l’éducation concerne tous les enfants ( précoces, handicapés, dys, non francophones).

Remise en cause des notes, du groupe-classe, varier les regroupements d’élèves. Il est nécessaire de se concerter localement pour adapter les rythmes scolaires aux rythmes des enfants.

Plus de devoirs qui renforcent les inégalités mais des moments où l’enfant partage avec ses parents ce qu’il a fait à l’école.Notre journée de 6 heures est la plus longue d’Europe.

Il faut soutenir l’innovation pédagogique (et l’encadrer) grâce à une action volontariste des enseignants. (Dans le Nord, une école regroupe 9 enseignants du mouvement Freinet dans un quartier sensible).

Éduquer est un métier qui s’apprend. Masters d’éducation fondés sur la recherche et l’alternance. Formation continue des enseignants recentrée sur la recherche et les équipes.

Assurer une médecine scolaire de qualité et une médecine du travail pour les enseignants

Créer des maisons des parents pour aider les parents. A Lyon existe une maison de l’éducation créée par des parents FCPE, des enseignants, des élus. Réseau d’écoute et d’appui à la parentalité, lieu de rencontre et d’échange de projets, lieu d’information et de documentation sur l’éducation, lieu festif (soirée jeux pour développer le lien social). Cela permettrait de faire comprendre aux parents l’importance du sommeil, leur rôle dans l’éducation aux médias.

Deux années de lycées qui aboutiront au baccalauréat obtenu en partie par la présentation de travaux en équipe, la passation d’épreuves ponctuelles transdiciplinaires incluant un travail de recherche documentaire. L’obtention du baccalauréat professionnel, technologique ou général s’appuiera sur la validation d’unités capitalisables dans le cadre d’un système modulaire permettant à chaque lycéen de construire son parcours.

Possibilité après 16 ans de vivre une expérience personnelle forte: chantier humanitaire, engagement associatif, voyage ou découverte du monde du travail, service civique à construire avec les mouvements de l’éducation populaire.

Revenir sur la réforme des universités qui au lieu d’assurer l’autonomie des universités, les a mises en concurrence.

Transformer en profondeur le système actuel de bourse en proposant la mise en place d’une allocation à l’autonomie.

Rapprocher les grandes écoles des universités en substituant progressivement aux classes prépa des parcours renforcés de licences.

Reconstruire le service public d’orientation pour un accompagnement individuel.

Développer l’alternance quand elle apporte une véritable valeur ajoutée aux formations.

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