Mardi 30 mai
Autour d’un café, madame Robin nous parle avec enthousiasme de son camping. En 2007, elle a obtenu une Clef verte. Puis avec le soutien du Parc inter-régional du Marais Poitevin, elle s’est lancée dans l’aventure de l’écolabel européen. Pari réussi en 2008.
Extrait du cahier des charges
« Gestion de l’énergie : réduction de la consommation, installation d’équipements à énergie renouvelable, tableau statistique de la consommation d’énergie avec comparaison et analyse des consommations mensuelles.
Gestion de l’eau : réduction de la consommation d’eau (installation de mousseurs), audit Ecoperl, arrosage goutte à goutte, traitement des eaux usées, tableau statistiques des consommations d’eau.
Gestion des déchets : tri sélectif, en restauration suppression des emballages individuels, pas de vaisselle jetable…
Aménagement des espaces et qualité de vie : densité de la population (parcelle de taille XL 170m2), haies de saules tortueux ou autres arbustes locaux, application des lois anti-tabac …
Éducation à l’environnement : formation du personnel, animations sur le tri des déchets pour les campeurs, activités et sorties nature en lien avec le Parc… »
Des contrôles ont lieu régulièrement pour vérifier que le cahier des charges est bien respecté.
Nous partons visiter le camping. Sur les 120 emplacements, 32 sont locatifs. Il n’y aura pas plus de bungalows. L’objectif est double : permettre la mixité sociale de la clientèle et garder au camping son côté nature.
Le camping a un label « Tourisme et handicap » pour les déficiences auditives et mentales. Dans les deux ans, le camping devra être totalement accessible aux personnes handicapées. Des salles de bain et toilettes sont déjà utilisables pour des personnes à mobilité réduites ou malvoyantes et les cheminements sont utilisables en fauteuils. Deux locatifs écolabellisés et accessibles vont être installés prochainement.
Madame Robin propose à ses clients des vélos électriques pour qu’ils puissent faire leurs courses sans utiliser la voiture. Histoire de découvrir les bords de Sèvre en réduisant leur empreinte carbone.
Depuis Xynthia, sa clientèle a changé. Suite à la tempête, les Hollandais qui avaient leurs habitudes sur la côte ont trouvé leurs campings fermés. Contraints de chercher un autre lieu de villégiature, certains sont arrivés au camping de la Venise verte et sont tombés sous le charme du marais poitevin. Depuis ce sont des clients fidèles. Nous en croisons beaucoup qui partent à bicyclette se promener le long des conches. La piscine n’est pas encore ouverte mais les touristes qui sont là viennent surtout pour arpenter les pistes cyclables.
Nous les envions un peu… Ils découvrent le marais poitevin en participant à la protection des espaces naturels et en favorisant l’économie locale.
A propos d’économie locale, nous continuons notre périple en rendant visite à madame et monsieur Thiéry qui ont ouvert récemment une brasserie dans l’ancienne laiterie de Coulon.
Installés auparavant dans les marais de Brière, ils ont rencontrés les gens du Parc interrégional du marais poitevin lors d’un salon à Tours. Sollicités pour venir visiter les locaux de l’ancienne laiterie, afin de juger de la possibilité d’y installer une brasserie, monsieur et madame Thiéry ont décidé de venir s’installer à Coulon.
Seize hectares d’orge bio sont en culture à Coulon et Benet. Monsieur Fillonneau, agriculteur à Coulon, a des variétés anciennes d’orge, dont une de l’Ile de Ré. Le houblon sauvage a été récolté en septembre dans le marais. Ce houblon est un peu amer. En projet la plantation d’une houblonnière avec des variétés plus aromatiques avec l’association AIPEMP (association pour l’insertion et l’entretien du marais poitevin). Mais il faudra attendre deux à trois ans pour la première récolte.
L’orge est maltée (séchée) actuellement en Bretagne dans une malterie qui vient de s’installer. Auparavant, les petits brasseurs devaient se rendre en Belgique pour malter leur orge. Quand la malterie bretonne aura pérennisé son activité, madame Thiéry envisagerait volontiers l’ouverture d’une malterie sur le site de Coulon pour toutes les brasseries du sud-ouest.
80% de la vente se fait directement avec le consommateur, sur le site de production avec les touristes ou sur les salons et foires.
J’apprends que la bière blonde est en fait une bière de blé et non d’orge et qu’il est possible de trouver des brasseurs sur tout le territoire français. Pour moi, le mot bière évoquait la Belgique et les pays du Nord… Maintenant, je vais pouvoir boire de la bière bio locale, celle de Coulon !