COMMUNIQUÉ: POLITIQUES DE L’EAU, AVEC STEPHANE TRIFILETTI CHANGER VRAIMENT C’EST MAINTENANT …
Contrairement à ce que l’on veut faire croire à la population, les retenues dîtes de substitution sont surtout remplies par des prélèvements dans les nappes aquifères, et donc dans des réserves qui alimentent les cours d’eau en période d’étiage. Dans certains cas, il n’est même pas possible de les remplir car le niveau des nappes en hiver est insuffisant.
Quelques irrigants en Charente Maritime (très minoritaires chez les agriculteurs) poursuivent un projet d’après-guerre largement dépassé, en réclamant le financement par les pouvoirs publics de leurs retenues. Leur modèle a engendré une artificialisation des milieux (produits chimiques dangereux pour la santé des agriculteurs et des consommateurs, semences standards, races animales standardisées et élevées hors sol), la dégradation des ressources en eau au niveau qualitatif et quantitatif, une consommation croissante d’énergie, la concentration des moyens de production (mécanisation exacerbée, agrandissement, endettement, diminution du nombre d’emplois agricoles…).
Leur modèle profite avant tout aux géants de l’agrochimie et de l’agroalimentaire. Il est en revanche très coûteux pour le contribuable en termes d’aides publiques et de coûts de réparation sanitaires et environnementaux.(quelques chiffres essentiels ci après * )
L’essentiel des cultures irriguées en Charente Maritime est destiné à l’exportation pour l’alimentation animale.
Ces politiques à court terme ne peuvent constituer une solution responsable ni pour les finances publiques, ni pour les milieux naturels, ni pour le développement des territoires ruraux qui devront être, demain, pourvoyeurs d’aliments sains et d’emplois non délocalisables.
Les solutions aux questions alimentaires ne se situent pas dans la pérennisation de ce modèle agricole dépassé, mais dans la prise en compte d’agricultures diversifiées.
L’objectif est de passer au plus vite à un modèle agricole durable déjà pratiqué par de nombreuses paysannes et paysans, reclamé par les citoyens et les consommateurs et de privilégier l’autonomie alimentaire de nos territoires.
Europe Écologie Les Verts souhaite une politique de l’eau, de l’irrigation et des aménagements hydrauliques plus juste et dit non aux trop importants moyens financiers et de promotion qui sont accordés à quelques uns. Nous préférons une réorientation complète des politiques agricoles pour plus de responsabilité, d’équité et de respect de nos ressources communes : aider l’agriculture biologique, l’élevage à l’herbe, les systèmes de culture aux assolements diversifiés (il faut réhabiliter l’agronomie trop souvent oubliée), les exploitations à taille humaine revitalisant nos territoires et créant des emplois, la réhabilitation de nos marais qui retiennent l’eau, un tourisme éco-responsable dans des milieux vivants, une filière ostreïcole vivante…
Pour Europe Ecologie Les Verts ,
Stéphane TRIFILETTI
Candidat Europe Ecologie – Les Verts aux Législatives sur la 3ème ciconscription Saintes – Saint Jean d’Angély
Porte Parole Régional EELV.
Source : COMMISSARIAT GÉNÉRAL AU DÉVELOPPEMENT DURABLE septembre 2011; Service de l’économie, de l’évaluation et de l’intégration du développement durable.
[...] une première évaluation partielle des coûts directs de la dégradation de la qualité des ressources et milieux aquatiques due aux excédents d’engrais azotés et de pesticides d’origine agricole, c’est à dire aux quantités de ces apports agricoles non utilisées par la plante et le sol et concentrées dans les nappes et eaux de surfaces [...]
Les principaux résultats sont les suivants :
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les dépenses additionnelles évaluées des ménages générées par ces pollutions liées aux excédents d’azote et de pesticides d’origine agricole se situeraient au minimum dans une fourchette comprise entre 1 000 et 1 500 millions d’euros, dont 640 à 1 140 millions d’euros répercutés sur la facture d’eau…
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pour les ménages … ces dépenses supplémentaires pourraient atteindre 494 €/ménage ou 215 €/personne, soit un surcoût de près de 140 % de la facture d’eau moyenne 2006
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Les coûts de potabilisation dus à l’agriculture conventionnelle de parcelles situées dans les aires d’alimentation des captages d’eau potable se situent dans une fourchette de 800 à 2 400 € par hectare d’agriculture conventionnelle et par an.
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les dépenses des collectivités littorales dues à l’eutrophysation sont provisoirement estimées entre 100 et 150 millions d’euros
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sur la base des coûts de traitement des nitrates et pesticides des installations de potabilisation4, les coûts d’élimination des nitrates et pesticides des milieux aquatiques seraient respectivement supérieurs à 70 euros par kilogramme pour les nitrates, et à 60 000 euros par kilogramme pour les pesticides
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le coût complet du traitement annuel de ces excédents d’agriculture et d’élevage dissous dans l’eau serait supérieur à 54 milliards d’euros par an
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le coût complet de dépollution du stock des eaux souterraines serait supérieur à 522 milliards d’euros