Depuis le temps qu’on en parlait, on aurait pu penser que l’écoquartier de La Cartoucherie allait déboucher sur un pétard mouillé. C’est un feu d’artifices d’annonces qui a été tiré hier matin par Pierre Cohen, qui présentait, avec les urbanistes Alain Marguerit et Bernard Paris, le projet définitif « résultat d’une concertation inédite avec habitants, associations et professionnels », selon le maire de Toulouse.
Sur les ruines de l’ancien Giat, qui fut aussi dépôt provisoire Tisséo, vont s’élever, à l’horizon 2015, entre Zénith et avenue de Grande-Bretagne, à portée de la rocade et de Purpan, quelque 3 100 logements, dont un tiers en locatif social (HLM), un quart en accession aidée et le reste privés, des commerces de proximité, des bureaux représentant plus de 2000 emplois et des équipements publics : mairie annexe, écoles, crèches et école régionale de Santé (construite par la Région).
« Le foncier a été acheté cher à l’état (29 M€NDLR) et la dépollution coûteuse, mais on relève le défi de produire du logement accessible », annonce le président PS du Grand Toulouse. Autre pari du projet, celui de la densité, avec des hauteurs oscillant entre R + 1 et R + 12 pour la première tranche (et même quatre tours de 15 étages qui signeront l’entrée Ouest de la ville en bord de rocade), comme l’a souligné Régis Godec, adjoint Vert chargé des écoquartiers : « On veut démontrer qu’on peut vivre dans un cœur de ville avec un nombre important de logements à l’hectare, toutefois inférieur à celui de l’hypercentre ».
Chauffé par l’incinérateur du Mirail, le quartier sera traversé par des coulées vertes le reliant au parc du Barry, et bordé de parcs silos mutualisés pour les autos. Les containers seront enterrés et l’eau restituée à la nappe phréatique. Qualité du bâti, ensoleillement et orientation seront spécialement soignés.
Philippe Emery