La ville, un peu moins rose, se teinte de vert

20 Minutes – 9 juin 2009

Plus qu’une victoire de la droite, il faut voir dans les résultats de dimanche une défaite du Parti socialiste. Habitué à des scores toujours au­dessus de la moyenne nationale, le PS comptabilise sur Toulouse seulement 16,96 %’ des voix, contre 32,47 % il y a cinq ans. La liste menée par Kader Arif a perdu une partie de son éleçtorat au profit d’Eu­ rope Ecologie et de son leader aveyron­ nais, José Bové. « C’est une défaite politique, électorale et collective qu’il faut assumer, a reconnu le député so­ cialiste sortant. Ce qu’il faut, c’est éviter les règlements de compte, éviter de chercher des boucs émissaires. »

Pression des écologistes

De son côté, l’ancien porte parole de la Confédération paysanne totalise 22,05 % des suffrages toulousains. « C’est une dynamique de progression, pas un phé­ nomène qui vient de naître », souligne Régis Godec, adjoint au maire à Tou­ louse, présent sur la liste de Bové. « En 2004, Gérard Onesta avait fait 14,4 %. En 2008, les candidats Verts auxcantonales ont réuni 16 % des voix. Aujourd’hui, les formations de gauche doivent se poser des questions et arrêter de nous consi­ dérer comme un petit parti », ajoute Régis Godec. Une allusion non dissimu­ lée aux futures élections régionales pour lesquelles les représentants du mouve­ ment écologiste n’ont pas l’intention de se contenter d’un « strapontin ». Mais au delà des futurs scrutins, ils voient dans ces résultats un moyen supplé­ mentaire de peser sur les décisions locales. « Ce qui nous intéresse, c’est de mettre plus de développement dura­ ble dans la politique municipale », pour­ suit l’élu chargé des éco­quartiers. Et lors des arbitrages budgétaires, il ne devrait pas manquer de le rappeler. José Bové peut être satisfait. A Toulouse, sa liste a remporté 22,05 % des voix.

Béatrice Colin