Journal de campagne n°3 : ITW de Régis Godec


Régis Godec, vous vous présentez pour Europe Écologie Les Verts sur la 4e circonscription ?
Oui, parce que j’y vis et que j’y suis implanté depuisplusieurs années. Mais ce n’est pas la seule raison.En tant qu’adjoint au Maire de Toulouse je suis très présent dans les quartiers de Reynerie, de Bellefontaine, des Pradettes, de Saint-Simon et de Lardenne. Je côtoie les représentants associatifs et je connais précisément les problématiques de ces quartiers. Ces quartiers sont un concentré des caractéristiques de la 4e circonscription, qui est l’une des plus inégalitaire de France. Je rencontre chaque jour ses habitants, et je constate l’augmentation des difficultés pour se loger, se déplacer, et la montée de l’insécurité
sociale. Des réponses existent, elles doivent être mises en oeuvre rapidement pour que la qualité de vie de l’agglomération puisse être préservée.
Vous pensez vraiment que les écologistes peuvent apporter des réponses ?
Oui, mais il faut pour cela prendre des mesures audacieuses. Il faut investir pour développer les transports en commun, redonner aux services publics les moyens d’exercer pleinement leur mission notamment dans les domaines de l’éducation et de la culture. Il faut créer des logements sociaux, améliorer la qualité des logements existants qui passe avant tout par l’isolation thermique. Enfin, notre société doit offrir à chaque jeune, de chaquequartier, un avenir.
Où trouverez-vous les moyens financiers pour ces investissements ?
Les moyens existent, notre monde n’a jamais été aussi riche. Mais ces richesses sont de plus en plus mal partagées. Il faut, notamment, les investir pour faire face à l’augmentation des coûts de l’énergie. Aujourd’hui les budgets disponibles des ménages diminuent car les salaires n’évoluent pas et le chômage augmente, alors que les coûts du transport, de la nourriture et du chauffage ne cessent de croître. Les investissements indispensables que les pouvoirs publics tardent à faire génèrent des dépenses en augmentation pour les ménages et impactent toute l’économie. Pour mettre en oeuvre notre projet, nous prévoyons de conduire, avec la majorité de gauche, une réforme fiscale importante qui augmentera le taux d’imposition des grandes fortunes, des multinationales. Nous mettrons en place une taxe sur les transactions financières, car c’est là que sont les profits scandaleux aujourd’hui. Nous lutterons contre les paradis fiscaux, qui permettent aux très riches et
aux grands groupes de ne pas s’acquitter de leurs impôts.
Vous parlez de délinquance, qu’entendez-vous faire pour lutter contre l’insécurité ?
Dans plusieurs villes de France, les écologistes sont en charge des problématiques de sécurité et de prévention de la délinquance. Nous avons pu expérimenter
un certain nombre de dispositifs dans les grandes villes qui maintenant font leur preuve. Tout d’abord, nous tenons à défendre le principe d’une réponse graduée aux faits, mais d’une réponse systématique. Trop souvent, les actes de violence ou d’incivilités ne reçoivent pas de réponse rapide et efficace. Sans rappel de la loi systématique, le devoir d’obéissance à la loi s’atténue. C’est pourquoi je souhaite notamment que les établissements scolaires soient dotés de personnel encadrant en nombre suffisant et correctement formés pour améliorer la qualité de la vie scolaire. Ensuite, nous devons augmenter les moyens de la justice afin qu’elles puissent apporter des réponses rapides et protéger les victimes. Enfin, nous souhaitons redéployer une police de proximité dont la mission de protection des citoyens soit clairement comprise par tous. À ce sujet, nous créerons un dispositif pour mettre fin aux contrôles d’identité au faciès. Nous interviendrons fortement pour lutter contre le développement des violences conjugales et pour déployer desmoyens de prévention de la délinquance.
Les écologistes sont reconnus pour leur attachement aux questions de santé liées à l’environnement. Y a-t-il des sujets particuliers que vous défendrez ?
Effectivement, les autres formations politiques ne s’intéressent aux problèmes de santé qu’au momentoù les maladies sont présentes. Alors qu’en réalité la dégradation de l’environnement est souvent le facteur déterminant notamment dans le développement du cancer. Sur le plan national, il est important de prendre en compte les polluants présentsdans l’eau et l’alimentation et de réduire très fortement l’usage des pesticides. Par ailleurs la qualité de l’air est en dégradation à Toulouse, quand il n’y a pas de vent, les polluants sont trop présents dans l’air. Il faut renforcer les exigences réglementaires et développer les transports en commun et les modes doux, beaucoup moins polluants. Mais je n’oublie pas non plus les problématiques liées aux nuisances aériennes ou à la prolifération des antennes relais. Sur ces points je défends le projet d’une interdiction des vols de nuit et la mise en place d’un seuil maximal d’exposition aux ondes électromagnétiques.
Les élections se succèdent et à chaque scrutin les commentateurs remarquent que les Français ont de moins en moins confiance dans leurs représentants politiques, comment pensez-vous répondre à cela ?
Vous avez raison, et cette situation est préoccupante. La montée des idées extrêmistes en Europe est directement reliée à ce sentiment de défiance. Les
électeurs ne font plus confiance car ils pensent que les politiques n’ont pas les comportements en rapport avec leurs discours. Je pense que la question de l’exemplarité des élus est essentielle. Pour ma part, j’ai déjà annoncé que j’appliquerai le non-cumul des mandats, et que je me consacrerai à temps plein au
mandat de député. Par ailleurs, la transparence est pour moi essentielle et je publie sur mon site internet le détail de mes revenus, de mon patrimoine et
la liste des responsabilités que j’occupe de manière à éviter les conflits d’intérêt. J’ai d’ores et déjà signé la charte de l’association Anticor qui lutte contre
la corruption et les conflits d’intérêts des représentants politiques.
Ne craignez-vous pas que les électeurs vous préfèrent des candidats plus âgés, et plus expérimentés ?
Il n’y a qu’en France et qu’en politique que l’on considère qu’à 40 ans on est jeune… Partout ailleurs, les assemblées sont à l’image de la société. En France, lorsque l’on regarde la composition sociologique des assemblées, on se rend compte du filtre de sélection mis en place par les partis politiquesmajoritaires. D’ailleurs Europe Écologie Les Verts a choisi de présenter autant de femmes que d’hommes aux élections législatives et le groupe des élus à l’Assemblée sera strictement paritaire comme il l’est déjà au Sénat. De la même façon, nous faisons confiance aux jeunes comme aux plus âgés pour représenter les citoyens.
Une dernière question… Quel score pensez-vous réaliser ?
Il est difficile de faire des pronostics. Mais si j’en crois le résultat du second tour des élections présidentielles et les 64 % de suffrages pour François
Hollande, l’élection d’un député de gauche sur la 4e circonscription est certaine. Il reste maintenant à savoir quel type de député les électeurs veulent désigner,
et quelle composante de la majorité ils souhaitent conforter. Dans ces conditions, je pense qu’il m’est possible d’arriver au second tour. Mais tout se jouera le 10 juin…
Si tous ceux qui souhaitent de la diversité politique, de la transparence, et du renouvellement soutiennent ma candidature, alors mon élection devient
possible.