Les dépenses contraintes ont très fortement augmenté et viennent grever de façon importante les budgets des personnes retraitées. Le volume de ces dépenses augmente plus vite que les prix et l’indice INSEE ne semble pas constituer le meilleur indicateur pour définir le mécanisme de revalorisation des pensions. Il mesure simplement l’évolution du niveau moyen des prix des biens et des services consommés par l’ensemble des ménages pondérés par leur part dans la consommation moyenne.
Il faut agir sur deux leviers :
- réduire la part de ces dépenses en particulier celles liées au logement, aux déplacements et à l’énergie : un moratoire de trois ans sur les augmentations de loyers, un grand plan pour l’isolation et l’efficacité énergétique des logements.
- ouvrir des négociations sur le mécanisme de revalorisation des pensions : toutes les questions peuvent et doivent être discutées : nous proposons un mécanisme de revalorisation à partir des salaires et non de l’indice des prix.
Nous souhaitons rétablir le départ à la retraite à 60 ans, sans décote. La question des retraites doit faire l’objet d’une grande négociation dès 2012 : pour financer les retraites, nous souhaitons les intérêts financiers et les dividendes. Il sera certainement nécessaire à moyen terme de réformer la CSG et de la fusionner avec l’impôt sur le revenu. La suppression de nombreuses niches fiscales, et du bouclier fiscal permettra également d’abonder les caisses de retraite. La fragilisation de celles-ci provient en effet, rappelons-le, des multiples exonérations dont profitent les entreprises.
Nous proposons également de majorer le nombre de trimestres par enfant à charge, des trimestres gratuits pour les carrières féminines incomplètes, ouverture de droits à cotisation pour les étudiants, voici quelques mesures en faveur de l’amélioration des pensions de retraite…
Pour améliorer la retraite, il ne s’agit pas que d’agir sur le montant des pensions. Il faut agir aussi sur les dépenses des retraités : dépenses énergétiques (lutte contre la précarité énergétique…) alimentation (promotion des circuits courts….), santé, mobilité, culture…
Sur la santé en général : nous voulons revenir sur les franchises médicales,, supprimer la loi HPST qui transforme l’hôpital en entreprise, imposer un moratoire sur la tarification à l’acte.
Décider Autrement souhaite trouver d’autres formes d’impulser la politique nationale d’aménagement du territoire, où le Parlement et le gouvernement seront garants de l’équité des territoires. En lien avec les même si les collectivités locales et territoriales, le gouvernement pourrait, après le vote d’une loi d’orientation sur les « services publics minimums », décider de seuils de densité de populations en dessous desquels priorité serait donné au maintien des services publics locaux (au sein de maisons des services publics).
La démographie médicale, le lien entre les collectivités et la santé, mais aussi entre services publics de santé et vieillissement de la population sont des enjeux prioritaires dans notre réflexion. Parce qu’un territoire sans médecin est un territoire que l’on condamne, et parce que la télémédecine (qui peut certes constituer une réponse à ces difficultés, mais exige un développement technologique et des infrastructures) n’est pas la réponse à tout, l’Etat doit trouver, en lien avec les professionnels de médecine, et les collectivités territoriales engagées dans les schémas régionaux de santé, des mécanismes d’incitation financière à l’installation des professionnels de santé (incitation fiscale, co-financement des études en échange d’un engagement d’installation en milieu rural, aide à l’acquisition d’un cabinet). Pour assurer l’accès aux soins de premiers recours sur l’ensemble du territoire, des « maisons de la santé et de l’autonomie » pourraient être créées, regroupant médecins et professions paramédicales, et comportant un service d’éducation pour la santé et la santé environnementale.
Chacun a en mémoire les promesses gouvernementales concernant le « cinquième risque », celui de la dépendance des personnes âgées. Pour moi, comme pour les partis membres de Décider Autrement, une telle promesse ne pouvait aboutir qu’à une chose : une cinquième branche de la sécurité sociale. L’abandon de cette promesse en rase campagne est honteux, d’autant que la population française vieillit. Un rapport sur le financement a pourtant été élaboré, et des groupes ministériels de travail se sont réunis. Nombreux sont ainsi ceux qui se sont mobilisés dans une réflexion collective sur le devenir de la dépendance, qui est source d’une grande inquiétude pour les familles comme pour les personnes concernées ou qui vont l’être au fil du temps.
S’il est nécessaire de rester raisonnable en matière de sollicitation des membres d’une famille, la responsabilisation des enfants vis-à -vis de leurs parents me semble un juste retour des choses. Élever un enfant prend vingt ans, un temps qu’il convient de rapprocher des deux ans que dure en moyenne la dépendance d’une personne âgée. Enfin, cette obligation matérialise tout de même un lien intergénérationnel auquel je suis attachée.
L’APA joue pleinement son rôle, contrairement à la prestation spécifique dépendance, parce qu’elle ne s’appuie pas sur le recours sur succession.
L’UMP de Monsieur Chatel souhaite rendre obligatoire dès l’âge de cinquante ans, la souscription obligatoire d’une assurance privée « perte d’autonomie ». Ce système d’assurance privée se substituerait à l’APA. Je m’y opposerais, naturellement ! S’il convient d’examiner la possibilité de création d’un complément assurantiel, il convient, en même temps, de conforter la solidarité nationale en matière de dépendance. Je rappelle que la France dépense 1,1% de son PIB à la prise en charge de la dépendance quand, dans les pays européens, ce taux varie entre 1 et 3 %.
L’aide à l’autonomie, quel que soit l’âge, doit rester dans le champ de la protection sociale, et ne peux renvoyer à la seule responsabilité individuelle la couverture de ce risque ne sont pas acceptables. Il convient avant tout d’affirmer le principe de la solidarité nationale, et ensuite d’envisager un recours à la responsabilité individuelle de manière à mettre en place un droit universel, juste et équitable pour tous les citoyens.
Il convient également de mieux utiliser les crédits alloués et gérés par la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. En 2011 comme cela a été dénoncé 2/3 des engagements n’ont pas été tenus.