Réaction de Patricia Andriot suite au débat sur l’agriculture organisé par la confédération paysanne le mercredi 30 mai à Chaumont

Luc Chatel plus prompt à s’afficher auprès de « représentants agricoles » triés sur le volet qu’à débattre de l’avenir de l’agriculture : « Nous défendons des modèles agricoles différents », souligne Patricia Andriot.

 

Luc Chatel ne serait-il plus candidat à la députation dans la 1ère circonscription de la Haute-Marne ? C’est la question que l’on pouvait légitimement se poser au sortir du débat organisé par la Confédération Paysanne de Haute-Marne mercredi soir à Chaumont sur l’avenir de l’agriculture.

En effet, Monsieur Chatel, s’est décommandé en se faisant représenter par Jean-Michel Rabiet, conseiller général, présenté comme le « conseiller agriculture » de l’ancien ministre, qui a décidément du mal à admettre qu’il n’est plus ministre, et qu’il n’a plus de cabinet ministériel.

Mais lorsqu’il s’agit de déjeuner (aux frais d’on ne sait qui) entre élus et « représentants agricoles » triés sur le volet, comme à Graffigny, pour les porte-ouvertes de Novalait, le candidat UMP trouve finalement une place dans son agenda.

Monsieur Chatel aurait-il peur du débat ? Peur d’avouer qu’il ne connaît pas le monde agricole ? Peur de questions qu’il ne connaitrait pas à l’avance (et pour lesquelles il pourrait se faire préparer les réponses) ? Ou alors considérerait-il que le dossier agricole n’est-il pas un enjeu suffisamment important, que le monde agricole est dans une telle aisance, que sa situation ne mérite pas débat ? que le modèle actuel ne pose pas question ?

Dans les deux cas, l’absence de mon adversaire de l’UMP, et de la députée sortante, qui est aujourd’hui sa suppléante, me choque et sonne comme une marque de mépris, alors même qu’il s’agit là d’un dossier d’enjeu essentiel pour le département. Je déplore ce comportement irrespectueux et irresponsable.

Cette absence me choque d’autant plus lorsque l’on se rappelle que Monsieur Chatel était celui qui, à Paris, montrait du doigt les « mauvais parents » qui laissaient faire l’absentéisme scolaire, qu’il fallait punir en supprimant les allocations familiales, celui qui dénonçait l’absentéisme des professeurs.

Oui, nous défendons des modèles agricoles différents. L’un est plus profitable à notre département, à notre pays, que l’autre, plus profitable aux multinationales agro-alimentaires et phytosanitaires. Je crois que le devoir d’un candidat est d’oser venir confronter son point de vue, le devoir de la députée sortante est d’assumer son bilan. Certes, ce bilan est désastreux, puisqu’ils représentent une droite qui non seulement n’a rien fait pour lutter contre les crises qui secouent le monde agricole, mais, plus grave encore, a contribué à les accentuer.

Elue députée, je serai en contact permanent avec les corps intermédiaires, acteurs de terrain. Et je ne me défilerai pas lorsque viendra le temps du bilan, ou lorsque l’on me demandera quelles sont mes propositions. ni quand il s’agira d’aller à la rencontre d’interlocuteurs qui ne défendent pas le même modèle, pour comprendre avant de juger. C’est dans cette optique que je suis allée, vendredi matin, sans caméras, sans journalistes, visiter les locaux de Novalait, et confronter nos modèles.

 

Patricia Andriot