Je suis allée, hier après-midi à la rencontre des enseignants du lycée Edmée Bouchardon de Chaumont, qui luttent contre le suppression du CAP « agent polyvalent de restauration », annoncée brutalement par le Rectorat. Ils m’ont redit combien cette annonce était un terrible gâchis.
Un gâchis pédagogique, tout d’abord, puisque cette section accueillait 15 élèves, très motivés, en première année, pour lesquels cette formation n’était pas une « voie de garage », mais leur seul et unique voeu. Et les élèves, souvent issus de milieux défavorisés, préfèrent arrêter leur scolarité que de continuer leur scolarité à Langres…
Un gâchis financier ensuite, puisque le Conseil régional de Champagne-Ardenne a engagé un programme ambitieux de regroupement et de rénovation de l’ensemble de la cité scolaire Bouchardon de Chaumont, pour un montant de 51 millions d’euros et a engagé des travaux de restructuration de la cuisine professionnelle de collectivité dédiée au CAP Agent Polyvalent de Restauration qui se retrouve aujourd’hui menacé.
« Où est la logique ? Où est la rationalisation, alors même que les collectivités locales ont engagé des investissement ? Ces questions, avec Patrick Lefèvre, nous nous les posons, et nous demandons que soit maintenue cette formation.
Le matin même, je m’étais déplacée au Lycée Decomble de Chaumont, pour y rencontrer les enseignants des formations de CAP peinture en carrosserie et Bac Pro technicien en usinage, qui ont eu la surprise d’apprendre que ces deux formations étaient rayées de la carte pour la rentrée 2012. Là aussi, l’émoi est légitime, puisque ces deux classes recrutaient normalement, et conduisaient les jeunes vers des emplois. Là aussi, la méthode est brutale, et le Conseil Régional n’a même pas été informé avant la presse.
Après l’annonce de la suppression du BTS Europlastic au Lycée Diderot, et malgré les promesses du candidat-président Nicolas Sarkozy, et de son ministre de l’éducation Luc Chatel, on voit bien que la désindustrialisation de nos territoires est programmée, et voulue. Qui peut croire, en effet, que la suppression des filières industrielles de formation sera sans effet sur l’activité dans le sud de notre département ?