Le non respect de la parité par l’UMP est une insulte aux institutions

Egalite paritaireDépêche AFP du 26 janvier 2000 :
L’Assemblée nationale a adopté, dans la nuit du mardi 25 au mercredi 26 janvier 2000, le projet de loi gouvernemental sur la parité, visant à accorder un égal accès des hommes et des femmes aux fonctions politiques.
Tous les groupes politiques ont voté pour, mais Christine Boutin (app. UDF) a voté contre. [...]
Les députés ont renforcé le dispositif gouvernemental, dans le but que l’objectif de parité en termes de candidatures puisse tendre à la parité en termes d’élus.

Quelle bonne nouvelle nous avions à l’époque : tous les partis avaient voté pour, sauf une visionnaire…

Visionnaire, quel drôle de terme pour Mme Boutin, mais il nous est obligé de constater que dans les rangs de la droite, au moins, elle ne s’était pas encombrée d’hypocrisie.

Douze ans plus tard, nous apprenons par une déclaration de M. Copé sur BFM/RMC que l’UMP avait besoin d’un maximum de députés élus les 10 et 17 juin, ce qui la conduira à ne pas respecter la loi sur la parité hommes-femmes lors de ces législatives. Le responsable de ce parti ajoute «Voilà pourquoi j’ai pris avec mes amis de l’UMP cette décision qui nous coûtera en termes d’amendes. Chacun doit comprendre que dans la période qui est la nôtre, il nous faut absolument avoir le maximum de députés et que cela passe par le poids, l’ancrage local de beaucoup d’entre nous»

Et effectivement, il nous est obligé de reconnaître que cette promesse a été tenue, au moins sur notre département : pour six circonscriptions, la droite (UMP + NC) arrive à présenter six hommes et une seule femme.

Mais au delà de l’ironie, cette déclaration est très grave. Dans notre département, face au renouveau politique et paritaire voulu par le PS et EELV, mais comme, et saluons-le, désiré par d’autres partis engagés dans ce scrutin, face au message fort donné par les nominations au Gouvernement, voilà ce que la droite nous oppose : des hommes, installés, notables. Un seul mot peut caractériser cette volonté : le conservatisme.

Qu’en sera-t-il le jour où il faudra renforcer les lois sur l’équité entre les femmes et les hommes au Parlement ? Ces personnes, élues au mépris du respect de la femme, pourront-elles être crédible dans un débat sur ce sujet ?