Ils témoignent….
La terre, patrimoine commun.
Les paysans sont en voie de disparition à l’échelle nationale (moins 30  % dans le Gard en dix ans), tout comme la terre agricole qui disparait à une vitesse vertigineuse au profit de l’urbanisation. Le développement d’une agriculture durable (environnement, paysage, santé, économie) et vivable pour les paysans, est entravé par de nombreux obstacles. Pour prendre toute sa place sur nos territoires et inverser la tendance, il est urgent d’apporter des réponses législatives, notamment sur la question de l’accès à la terre, et l’habitat pour les paysans qui la travailleront. Par exemple, questionner la propriété privée et le droit d’usage, pour que les terres ne soient plus laissées à l’abandon.
Repenser la retraite des paysans qui vivent en dessous du seuil de pauvreté et conservent leur terre dans l’espoir d’une rente spéculative. Reconnecter le prix des terres agricoles à leur valeur d’usage. Encadrer la possibilité d’un habitat léger sur des terres agricoles… De nombreuses autres pistes sont à envisager aussi, mais toutes demandent du courage politique, le courage d’envisager la terre comme un patrimoine commun.
Valérie Pommet
Animatrice régionale – Association sur l’accès au foncier agricole
St-Hippolyte-du-Fort
Ils témoignent….
L’agriculture est vitale pour notre territoire à bien des niveaux.
Sa première fonction est la production de nourriture (d’autant plus que la notion de proximité prend de l’importance aujourd’hui dans les prospectives). Ensuite c’est une production à forte valeur ajoutée pour une grosse partie. Elle a également une fonction paysagère,environnementale,en somme elle est production de richesses.
Elle est liée à ses terroirs comme l’attestent toutes les appellations d’origine (vin, huile, olive, oignons, fromages, etc…)
Elle est spécifique, par sa situation géographique méditerranéenne, et dans ce contexte,elle ne doitpas être oubliée dans la nouvelle PAC.
L’agriculture est en pleine METAMORPHOSE pour lui donner de bonnes assises il faut l’accompagner.
Pour réussir cette métamorphose, je vois trois enjeux majeurs parmi d’autres.
Le premier est commun dans tout le pays: l’installation des jeunes agriculteurs, souvent hors cadre familial.
Le second est l’accès à l’eau, sachant que la loi sur l’eau est incompatible avec nos cours d’eau de type méditerranéen.
Le troisième est la poursuite, la mise en place et la recherche de stratégies facilitant l’accès au foncier. Il y a des pistes: les conventions de mise à disposition de la SAFER, Terre de Liens dont les actions sont à développer sur notre secteur.
Denis Sauveplane Éleveur.
Ils témoignent….
Agrotpurisme, le terroir en partage.
Nous avons chez nous des thèmes porteurs et liés à l’identité d’un territoire.
L’histoire des camisards a une dimension mythique dont les héros issus de milieux populaires s’avèrent des êtres exceptionnels. Le chemin de Stevenson est un parcours qui raconte le périple de l’écrivain dans les Cévennes et son voyage intérieur, sentimental et philosophique. L’économie de la soie est très relatée, elle porte en elle un langage et une symbolique poétique. La Bambouseraie nous renvoie à cet imaginaire exotique. Les produits du terroir sont appréciés et recherchés, la découverte de la vie agricole et des activités rurales sont des centres d’intérêt.
Le tourisme vert centré sur la découverte de la nature est notre principal atout. Les Causses et les Cévennes, classées par l’Unesco, patrimoine mondial de l’humanité bénéficient d’une reconnaissance qui est basée sur le travail de l’homme sur la nature et de l’activité ancestrale d’agropastoralisme.
L’activité d’accueil est subtile. Souvent exercée dans le cadre de la pluriactivité, elle génère un revenu complémentaire. On est salarié, agriculteur mais pas forcément professionnel du tourisme.
L’accueil participe à une dynamique : la rencontre de l’autre, le partage et la découverte d’un territoire, la participation à l’essor économique. Cette activité basée sur le relationnel a besoin d’une motivation qui ne pourra subsister que si elle trouve un écho dans le réseau touristique et le maillage territorial.
Christine Lafont-Boyer
Gîtes
St-André-de-Valborgne
