C’est à ce jeu que semble se livrer en ce moment le député UMP Jacques Grosperrin.
En effet, on le voit ces derniers jours voler au secours des écoles de la périphérie bisontine menacées de fermetures de classes par la prochaine carte scolaire pour la rentrée scolaire 2012 (Morre, Gennes, Nancray , Saône ..) se prévaloir d’avoir obtenu des rendez-vous avec l’Inspection Académique, s’attribuer le sauvetage de la classe préparatoire du Lycée Pergaud… C’est le nouveau Zorro de l’Éducation Nationale …
Mais c’est aussi le pompier pyromane !
Car c’est le même Jacques Grosperrin, qui en tant que député UMP, a voté à l’Assemblée Nationale le budget de l’Éducation Nationale, un budget qui découle directement de la RGPP et de la volonté portée par le président de la République de supprimer un poste de fonctionnaire sur deux… C’est le même Jacques Grosperrin, qui, loin de rester en retrait quant aux atteintes portées au système éducatif, a choisi d’y participer activement en signant un rapport très controversé sur la formation des enseignants. Ce rapport qui a abouti à une proposition de loi débattue ce jour à l’Assemblée Nationale (et qui doit être soumise au vote le 14 février) a provoqué un tollé dans le milieu éducatif car il ouvre potentiellement la porte au privé dans la formation initiale des enseignants.
Car, ne nous y trompons pas : sous couvert d’attaques en apparence dispersées et conjoncturelles, souvent techniques ou dissimulées sous le prétexte d’une bonne gestion des fonds publics, il s’agit en fait, pour la majorité gouvernementale auquel appartient Monsieur Grosperrin, de s’en prendre au cœur même du système éducatif, d’en saper la mission de service public en appliquant une idéologie très libérale à ce qui reste et doit rester une des missions essentielle de l’État.
Dans ces conditions, comment croire à la sincérité de celui qui détruit d’une main et tend l’autre pour secourir ?! C’est vraiment prendre nos concitoyens pour des dupes.
Si je peux me permettre un conseil du médecin au professeur d’EPS : il ne faut pas abuser du grand écart, on risque le claquage
Éric Alauzet