Carrière de Port Mahon : Un revers juridique de plus pour le promoteur et la mairie du 14e

Le Tribunal administratif de Paris a une nouvelle fois donné tort aux promoteurs immobiliers de la Soférim qui souhaitent bétonner le 26 rue de la Tombe Issoire, contre l’avis des riverainEs et le souhait passé de l’abbé Keller ancien propriétaire du site.

Le tribunal a confirmé l’annulation de l’autorisation de travaux octroyée le 13 mai 2011 par le préfet de la région Ile-de-France; un premier référé suspensif avait été publié l’été dernier. En outre, l’Etat est condamné à verser à l’association requérante une somme de 2000 euros.

Le tribunal donne ainsi raison aux 37 associations fédérées dans un collectif de soutien, comme à l’ensemble des formations politiques opposées localement au projet, exception faite de la mairie socialiste.

Dans ce site exceptionnel se joue depuis deux décennies un combat acharné pour sauvegarder le patrimoine parisien.  En sous-sol, à 15 mètres sous terre, se trouve la carrière du chemin de Port Mahon. Classée monument historique depuis 1994, elle est le dernier témoignage d’une carrière du Moyen-Age. A un mètre sous terre chemine aussi l’aqueduc gallo-romain, des sources de Wissous jusqu’aux thermes du boulevard Saint Michel. En surface, on découvre enfin la dernière ferme de Paris, exploitée jusqu’en 1955, sa crypte, sa large cour, mais aussi le pavillon « Troubadour » du 19e et plusieurs bâtiments faubouriens du 19e siècle.

« Ce véritable mille-feuilles historique bénéficie d’une mobilisation locale exemplaire » se réjouit Célia Blauel, conseillère du 14e arrondissement. « Lentement mais sûrement, la mémoire locale surpasse les puissances du béton et de l’argent » note également René Dutrey, conseiller de Paris élu dans le 14e.