Responsas al questionari del CREO/FELCO

Réponses pour le Centre Régional des Enseignants en Occitan

Questionnaire aux candidats aux élections législatives de 2012

Centre Régional des Enseignants d’Occitan de Midi-Pyrénées

 

1. La proposition de loi élaborée par l’intergroupe parlementaire sur les langues régionales, réunissant des élus de tous les partis représentés au Parlement préconise une politique volontariste de reconnaissance et de transmission des langues et cultures de France. Vous engagez-vous à soutenir cette loi ?

oui                                          non

 

2. La reconnaissance des langues de France est inscrite à l’article 75-2 de la Constitution : « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France. » Vous engagerez-vous pour que cet article soit complété de la sorte que la République en garantisse l’usage et la préservation ?

oui                                          non

 

3. Êtes-vous favorable à la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires ?

oui                                          non

 

Commentaires :

Sur les 6 000 langues parlées dans le monde, 5 000 sont en danger selon l’Unesco (moins de 30% de locuteurs). Europe Ecologie Les Verts et le Partit Occitan ne conçoivent pas la biodiversité sans la diversité linguistique et culturelle qui est une richesse pour toute l’humanité.

En observant le dynamisme de Barcelone ou Bilbao, il est clair que le développement d’un pays ne peut se faire sans prendre en compte son ou ses identités. L’avenir du territoire où est parlé la langue occitane ne peut pas se concevoir en délaissant sa part occitane, cette culture est créatrice de lien social.

Le développement de l’occitan doit être coordonné et mutualisé au niveau de l’aire géographique de l’occitan, l’état seul ou une collectivité seule, ne peut mener une politique linguistique ambitieuse. Cela doit se faire avec une collaboration entre l’état et les territoires concernés.

L’établissement de priorités se discute dans le cadre d’une concertation incluant les institutions, les opérateurs, les partenaires. Comme toute action que veut mener Europe Ecologie, elle s’appuie sur l’expertise et le retour d’expérience de personnes ressources sur la politique linguistique (exemples menés au pays basque, au Québec – Méthodologie d’inversion linguistique inspirée de Joshua Fishman).

Sur la question du budget, l’état doit mettre en place un budget spécifique sur les langues régionales. Actuellement, une partie de l’intervention se fait par l’intermédiaire de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF) mais celle-ci pâtit d’un budget très contraint, et avec une majorité d’actions qui sont dirigées vers la langue française. Pour le Pays Basque, l’état investit 3 € par habitant et par an, au travers de l’office public de la langue basque. Nous demanderons qu’un accompagnement similaire soit fait pour l’occitan, pour avoir un investissement à parité avec les collectivités locales.

 

Dans le cadre de sa campagne, Eva Joly a indiqué que le bilinguisme, comme la binationalité, est une chance et une richesse. Tous les établissements devraient pouvoir offrir un enseignement en langue régionale pour les élèves qui en font la demande. L’enseignement bilingue ne nécessite pas de doubler les moyens par rapport à l’enseignement monolingue, cela peut se faire quasiment à moyen constant tout en offrant une richesse pédagogique supplémentaire aux enfants. Concernant la langue occitane, l’enseignement bilingue touche moins de 1% d’élèves, et l’enseignement d’une option occitan ne dépasse pas les 10% dans le primaire, encore moins dans le secondaire. Un réel développement de cet enseignement est nécessaire pour offrir une ouverture sur le multilinguisme à un maximum d’élèves.

Pour autant, les blocages sont nombreux pour mettre en oeuvre ce développement. Il est nécessaire de ratifier la Charte européenne des langues régionales et minoritaires pour mettre l’état français en conformité avec les engagements européens. Cette charte est obligatoire pour tous les pays entrants dans l’union européenne, l’état français est donc « hors la loi » sur les questions de langues régionales.

Mais cette ratification n’est pas possible avec la constitution actuelle, notamment à cause de l’article 2 selon lequel « la langue de la République est le français ». L’article 75-1: « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France. » n’apporte pas de solution pour les langues régionales selon le dernier avis du conseil constitutionnel qui déclare que cet article ne donne aucun droit ou liberté opposable par les particuliers et les collectivités. Il conviendra donc de modifier la constitution pour permettre la ratification de la charte européenne.

Enfin, une loi cadre est importante pour définir les compétences d’intervention entre l’état et les collectivités territoriales sur le développement des langues régionales. Plusieurs propositions de loi ont été déposées lors de la précédente mandature, mais c’est la proposition « Jung », émanant du travail de l’intergroupe qui nous semble la plus ambitieuse et la plus exhaustive. Cette proposition de loi place la région comme chef de file de la politique linguistique avec des compétences nouvelles. Il nous semble indispensable de renforcer le pouvoir des régions dans ce domaine, tout en assurant une politique partenariale entre l’Etat et les autres collectivités territoriales.

 

Proposition pour l’enseignement de l’occitan

La transmission de l’occitan est une question essentielle de notre action en faveur de la langue d’Oc. L’état a demandé aux collectivités locales de mettre en place des conventions pour l’enseignement de et en langue occitane. Dans ces collectivités (Midi-Pyrénées, Toulouse, Aquitaine), des élus Europe Ecologie Les Verts – Partit Occitan, en charge de la question de l’occitan, mènent un travail de terrain pour développer la politique linguistique et culturelle et se heurtent souvent au désengagement de l’état (moyens insuffisants du rectorat, etc.). Nous souhaitons donc nous saisir de ce domaine d’action entre l’état et les collectivités locales pour asseoir la politique linguistique et définir :

  • La généralisation d’une information – sensibilisation à la langue et la culture occitane
  • La politique de l’offre, qui répond à la demande parentale en négociant des conventions Rectorat-Région pour scolariser chaque année 5 000 élèves en plus (soit 1% d’une classe d’âge) de primaire en enseignement bilingue français-occitan ou en Calandreta avec continuité pédagogique sur les collèges et lycées
  • La mise en commun du matériel pédagogique, en lien avec toutes les régions occitanes
  • La formation des professeurs, avec une labellisation / certification des cours et des professeurs et le renforcement du cursus formation intensive, afin de permettre de reconvertir rapidement des professeurs n’ayant pas une maîtrise suffisante de la langue vers des professeurs potentiellement bilingues

 

Nous souhaitons demander l’augmentation du nombre de postes au Capes, et retrouver à minima les 20 postes qui étaient ouverts initialement : actuellement 4 postes public + 1 poste privé en 2010, soit 5 postes pour 15 495 000 d’habitants (sur 5 000 postes ouverts en France dont 315 pour l’espagnol, 60 pour l’italien) ce qui correspond à 1 poste pour 3 100 000 hab. Le nombre de postes par population est complètement insuffisant si on le compare aux nombre de postes par habitant en Bretagne, au Pays Basque ou en Corse :

  • En Bretagne, 2 postes publics + 4 postes privés ouverts en 2010 pour 4 337 000 habitants, soit 1 poste pour 725 000 hab. La même proportion pour le territoire occitan donnerait 21 postes pour l’occitan.
  • Au Pays Basque : 1 poste public + 2 postes privés ouvert en 2010 pour 270 000 hab, soit 1 poste pour 90 000 habitants. La même proportion pour le territoire occitan donnerait 172 postes pour l’occitan.
  • En Corse : 3 postes publics ouverts en 2010 pour 300 000 hab, soit 1 poste pour 100 000 hab. La même proportion pour le territoire occitan donnerait 155 postes pour l’occitan.

 

Extrait du programme « Vivre mieux » – http://eelv.fr/le-projet-2012-definitif/

Les langues régionales seront défendues.

Alors que la plupart des langues “régionales” de France sont en sérieux danger d’extinction selon l’UNESCO, la passivité de l’État vis-à-vis de sa diversité linguistique est condamnable. Depuis 2008, l’article 75-1 de la Constitution reconnaît certes l’existence des langues régionales, mais seulement en tant que « patrimoine », et n’a débouché sur aucune modification législative.

L’ambition des écologistes, c’est d’une part de parvenir à une “récupération” linguistique, c’est-à-dire la possibilité du bilinguisme dans tous les secteurs de la vie publique et privée dans les régions historiquement concernées, et d’autre part de permettre aux langues minoritaires parlées par les populations issues de l’immigration et des diasporas d’être transmises en toute dignité à leurs descendants.

Pour cela, nous prônons une réforme constitutionnelle permettant la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, de même que de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales et la possibilité pour toute région de définir sa ou ses langue(s) régionale(s) comme co-officielle(s) avec le français.

Une loi sera également votée, établissant un statut stable et ambitieux en termes de moyens mis en oeuvre. Les priorités sont le développement des langues régionales dans l’enseignement, les médias et les relations publiques.