C’était la semaine du développement durable :
le Ministère de l’Écologie et du Développement Durable a lancé une communication sur le thème 2012 « soyons tous consom’acteurs ».
Ben voyons, c’est une politique publique volontariste qui permettra aux Français de «consom’agir ».
Manger bio, acheter des appareils électroménagers A++, isoler son logement, rénover avec des écomatériaux, prendre les transports en commun, c’est bien si on en a les moyens.
Beaucoup n’ont pas attendu les campagnes de communication du Gouvernement pour agir : des mouvements citoyens existent depuis de nombreuses années (AMAP, Jardins de Cocagnes, Colibri…) dont les impacts, déjà bien réels, ont le mérite d’éveiller les consciences.
Mais ce n’est pas au citoyen seul de prendre les choses en main.
La réalité est malheureusement beaucoup plus complexe : comment une personne célibataire avec deux enfants, travaillant à temps partiel, vivant en périphérie urbaine à 45 minutes de son emploi en voiture, puisque les horaires de bus sont mal adaptés, fait-elle pour acheter la dernière machine à laver super-économe en énergie, installer du double vitrage ou boire du café bio-équitable ?
Ne nous contentons pas de la responsabilisation de chacun tant que le bio ne sera pas accessible à tous, que l’offre de transport ne sera pas développée à hauteur des besoins, que l’on continuera à acheminer par camion et à bas coûts des produits manufacturés et transformés aux quatre coins du monde, à vendre des appareils ménagers énergivores à la durée de vie volontairement limitée…
Tout le monde ne peut pas se permettre d’être « consom’acteur »… Il faut une volonté politique et de l’action publique  :
• Donner toute leur place aux circuits courts
• Inciter à la conversion bio de l’agriculture
• Construire beaucoup plus de logements sociaux basse consommation
• Lancer un grand plan national d’isolation des logements
• Développer une politique de transports de proximité coordonnés et cohérents
• Renforcer les normes d’utilisation de certains produits connus pour être nocifs et présents dans notre alimentation ou nos achats quotidiens (huile de palme, solvants, colorants, etc.)
Que cesse l’hypocrisie des décideurs actuels, qui demandent des efforts aux citoyens et ne tiennent pas compte des enjeux écologiques dans leurs politiques.