Depuis la théorie de l’économiste Ricardo (18ème s.), l’économie a accéléré sa mondialisation. Cette pratique consiste à observer qu’il est plus rentable pour un pays de se spécialiser dans une activité, puis d’exporter ; pour ensuite importer ce qu’on ne produit plus en achetant à des pays spécialisés.
Ainsi les Pays-Bas importent des tulipes de Grèce et la Grèce importe des poivrons des Pays-Bas.
Toujours pour  plus de rentabilité, les entreprises grossissent en rachetant les plus petites ou en prenant leurs marchés. On assiste à une concentration de l’économie.
Dès lors, les échanges économiques prenant une taille importante, leur organisation est devenue complexe. Afin de produire plus et moins cher, les outils (machines, grosses usines,…) sont aussi devenus complexes. Depuis le début de l’ère industrielle, les métiers n’ont cessé de se spécialiser ; et de l’ouvrier spécialisé au directeur financier, rares sont les métiers qui maîtrisent la globalité de ce qu’ils produisent.
Le seul exemple d’une paire de chaussures l’illustre :
du cordonnier qui choisit le cuir de la paire de chaussure qu’il fabrique, vend, répare dans son échoppe, nous sommes passés à des processus composés de plusieurs unités de production situées, parfois, dans différents pays. Et la vente passe également par plusieurs intermédiaires.
« Nous ne produisons plus ce que nous consommons et nous ne consommons plus ce que nous produisons »
Pour des raisons de toujours plus de profit, nous nous sommes dépossédés de l’économie.
Le projet écologiste propose de se réapproprier cette économie.Â
Il relocalise les activités en leur donnant un objectif de proximité et de convivialité.
Car il s’appuie sur des entreprises de taille humaine (notamment des artisans, des commerçants indépendants, des paysans, des professions libérales,…) ;
car il veut développer l’industrie avec des coopératives de petits ateliers indépendants ;
car il encourage les liens entre les producteurs et les consommateurs d’une même région.
Le projet écologiste développe l’emploi en s’axant sur la déconcentration des activités, par exemple :
un hypermarché prend la zone de chalandise de très nombreux commerçants de proximité. Pour les économies d’échelle, en recentrant l’activité, il réduit le nombre d’emplois qu’il rend précaires et la distribution des richesses se concentre sur un noyau dirigeant. Si cet hypermarché ne devait plus être, les activités commerçantes pourraient se partager dans toute la zone de chalandise (ce qui rendrait les rues des villages et des quartiers plus conviviales) ; 2 à 5 fois plus d’emplois indépendants seraient créés ; du coup ces nombreux nouveaux commerçants partageraient plus équitablement le travail et la richesse.
Le projet écologiste développe la réappropriation de cette économie en encourageant les citoyens à devenir acteurs.
Il encourage les initiatives « d’économie citoyenne » sous diverses  formes :
conseils d’administration comprenant des usagers et des voisins/riverains,
regroupements d’achats (AMAP, …),
réseaux d’artisans en coopératives (scop),
actions ponctuelles qui mutualisent les acteurs,
économie sociale et solidaire,
habitants de quartiers et de villages porteurs de projets pour améliorer la vie de leurs voisins,…
Le projet économique écologiste veut passer du paradigme du profit au paradigme de l’écologie : il ne souhaite pas s’attacher au niveau de production d’un pays, mais à l’utilité et aux conséquences sur l’intérêt public de cette production.
Félix Ballesio, militant écologiste, membre de l’équipe de campagne de Cécile Péguin