1° question : ALIMENTATION ET SANTE

La vision écologique de gauche est une vision globale – 7 milliards de personnes – et de long terme – générations futures.

Cependant, les actions doivent être mises en œuvre au niveau local le plus rapidement possible.

Comment produire et distribuer une alimentation de qualité à tous en tenant compte des limites des ressources ?

Manger est un besoin primaire que la responsabilité politique doit s’assurer de satisfaire pour tous. C’était aussi un plaisir quotidien et partagé dans la convivialité, un acte social fort dans notre pays.

En 50 ans nous sommes passés d’une production paysanne avec distribution locale à une production industrielle de produits transformés.

Mardi 5 juin j’organise une réunion publique avec le film : « République de la Malbouffe », un débat avec Xavier Denamur et des intervenants du secteur.

Ma volonté, en tant que députée, sera de corriger les défauts gravissimes du système actuel, obnubilé par le profit immédiat, afin de nourrir correctement les hommes et les femmes, dans le respect des producteurs, des animaux et de l’environnement.

Il faudra de l’éducation, de la formation, de l’accompagnement pour lutter contre la surconsommation calorique avec des produits transformés, contre les excès de viande, gras, sucre, sel, additifs nuisibles pour la santé et l’environnement.

Notre consommation de viande qui capte d’énormes quantités de végétaux et d’eau sans parler de ce que l’on fait subir à d’autres êtres vivants, n’est pas durable, ne correspond pas à nos besoins nutritionnels, et pose des problèmes de santé.

Pour une durabilité partagée et soutenable, toute la chaîne alimentaire est concernée et doit être restructurée : culture, production, transport, distribution, consommation et déchets.

Afin de cesser de favoriser des industriels et des distributeurs cyniques qui se moquent bien de la santé des gens et des pollutions terribles, des inégalités et des poissons en voie de disparition…

Nous savons qu’une ration de 2500 kcal est suffisante, et essentiellement d’origine végétale. En cessant les gaspillages encouragés par la grande distribution, il est possible de nourrir tout le monde.

Diminuer fortement puis interdire les pesticides, les élevages concentrationnaire d’animaux;

Favoriser, par des mesures d’incitations économiques et fiscales le bio et le local,

Interdire les OGM,

Aller vers l’agroécologie,

Instaurer des taxes sur les nitrates, TVA favorable aux produits locaux et bons marchés de producteurs.

Encourager les circuits courts, les AMAP,

Redonner du sens au métier des paysans avec une action forte en faveur de l’agriculture durable : mise à l’écart des biotechnologies et plutôt sanitaires, soutien aux semences paysannes.

Cette action doit se mener au niveau international en faisant reconnaître le droit inaliénable des peuples à produire leur propre alimentation et interdire la spéculation sur les données alimentaires au niveau européen, avec une redistribution des aides plus équitables et éco conditionnées.

Interdire la pub sur les produits trop sucrés et salés, et faire un plan média d’information sur les liens entre alimentation et santé. Proposer des repas végétariens dans les restaurations collectives enfants et adultes.

Soutenir les initiatives locales, les AMAP, potagers collectifs, actions agricoles en ville.

Pour manger tous et manger mieux.

2° question : Energies

Là aussi il va être question de gaspillage et de santé. Depuis l’apparition des produits pétroliers, terriblement efficaces et bon marché, notre société moderne s’est construite de façon inconséquente en se gavant d’énergie, encouragée là encore par des industriels obnubilés par d’énormes profits immédiats. Alors on nous accuse fréquemment, les antinucléaires, de vouloir revenir à la charrue et à la bougie – et évidemment que ce n’est pas cela que nous prévoyons.

Je ne peux m’empêcher de poser quand même la question sur les habitants de Tchernobyl et Fukushima. En tout cas, le gouvernement Allemand a décidé de la sortie du nucléaire en dix ans et a produit dernièrement 22000 MW en journée par des panneaux solaires, l’équivalent de 20 centrales nucléaires, soit 10 fois plus qu’en France.

Nous espérons que le gouvernement actuel réalisera les capacités géophysiques de la France pour nous relancer dans les technologies alternatives, les énergies renouvelables et surtout la recherche de la sobriété énergétique. Il faudra pour cela une fiscalité innovante, efficace, non distributive et ciblée : contribution climat énergie, principe de pollueur payeur.

Je tiens beaucoup au principe de tarification progressive des énergies et de l’eau : plus on consomme, plus le kw coûte cher.

Pour répondre à la question, notre modèle énergétique et économique :

- nous libérer de la dépendance aux énergies fossiles et au nucléaire (pas d’indépendance, l’uranium est extrait dans des conditions épouvantables au Niger) à envisager là aussi au niveau international et européen, d’où l’importance des négociations du protocole de Kyoto.

• taxer les transports internationaux
• renforcer les réglementations
• interdire les surconsommations inutiles (pub), le chauffage électrique neuf et substitution de l’ancien
• investir fortement dans la rénovation du bâtiment et l’isolation thermique, ce qui crée de l’emploi
• former, informer, revoir les réfernetiels des métiers
• coordonner et financer les transports publics voyageurs et frêt au niveau régional en privilégiant le rail.
• stopper les projets pharaoniques inutiles et aberrants : nouvel aéroport, autoroutes, LGV et réorienter les investissements vers les transports de proximité qui concernent la majorité des gens.
• réduire les vitesses de circulation et fabriquer des voitures plus petites et plus légères.
• aller vers l’équité territoriale des transports collectifs
• nucléaire : arrêt immédiat de la production de plutonium et de nox. EPR ITER arrêt progressif des réacteurs création d’une filière de démentelement en utilisant les compétences des personnes qui travaillent dans le nucléaire (super phoenix)
• plus globalement ralentir (rythme, stress, handicap, sens de la vie)

Conclusion

Nous les écologistes, sommes heureux de l’élection de François Hollande, qui apporte du soulagement aux habitants de notre pays. Nous voulons participer à la majorité de gauche, celle-ci a besoin de plus d’écologistes, et de femmes.  Actuellement il n’y a que 18% de femmes à l’assemblée, et 2 femmes maires sur les 23 communes de notre circonscription. Ceci est une discrimination à l’égard des femmes qui doivent occuper les places du pouvoir politique en nombre égal aux hommes. C’est pourquoi il est important de m’apporter vos voix, en tant que femme écologiste.

Merci.

Cécile Péguin, intervention lors du débat organisé par l’association « Coteaux 21 » à Montberon, le 1° juin