alimentation et restauration : Lettre ouverte de Xavier DENAMUR aux candidats

Mesdames et messieurs les candidats à la présidentielle,

Voici plus de deux mois qu’est sorti la « République de la malbouffe », le film que j’ai produit avec les marges supplémentaires obtenues avec la baisse de la TVA dans la restauration. Je ne peux croire que vous n’en ayez pas entendu parler. Les médias nationaux et locaux ont largement relayé ma démarche, en lien direct avec la campagne présidentielle. Des centaines de milliers de citoyens l’ont vu en salle et en DVD avec le magazine Rue89 ; des millions d’autres en ont entendu parler.

Toujours visible dans les salles de cinéma et disponible surIpad, « République de la malbouffe » aborde des thèmes qui touchent aussi bien au dysfonctionnement de notre démocratie qu’à notre alimentation. Les mensonges sur la nature des produits que l’on trouve dans nos assiettes font écho à ceux qui sévirent dans la propagande gouvernementale qui a accompagné le choix de Nicolas Sarkozy dans sa décision de baisser la TVA dans la restauration.

Alors que ce film aurait du vous interpeller sur l’alimentation, l’agriculture, la santé, l’éducation, la culture, les lobbies et la fiscalité dans la restauration, vous n’avez pas effleuré cette thématique depuis le début de la campagne présidentielle. C’est plus que dommage, pire que troublant, c’est un scandale !

Les trois milliards d’euros offerts annuellement aux restaurateurs sans effets conséquents sur la qualité des produits, les prix, le social ou les investissements ne vous intéressent-ils donc pas? Dois-je vous rappeler que la dette de notre pays est abyssale et pèse sur l’avenir de nos concitoyens? Je me permets de vous faire remarquer que les chiffres avancés dans le film sont radicalement différents de ceux fournis par le gouvernement actuel et les organisations patronales du secteur et, pour autant, personne n’ait venu les remettre en cause.

Vous qui revendiquez d’être à l’écoute des Français, apportez-nous des réponses précises !

Que comptez-vous faire de la baisse de la TVA dans la restauration? Comment votre choix fiscal influencera-t-il positivement le contenu des assiettes, les salaires, les embauches, les investissements, la transparence, l’écologie ou la formation des salariés de ce secteur emblématique de la culture française? Pour ma part, j’ai fait 10 propositions en échange de la restauration de la TVA à 19.6%. Vous les retrouverez sur le site www.contrelabaissedelatva.org. Qu’en pensez-vous?

Alors qu’il n’y a jamais eu autant d’émissions, de livres ou de sites internet dédiés à la cuisine, nous ne savons toujours pas de manière générale ce que mangent les enfants dans les cantines, les malades dans les hôpitaux, les personnes âgées dans les maisons de retraite ou les clients dans les restaurants commerciaux ou d’entreprises. Pourriez-vous vous prononcer en faveur d’une législation simple permettant d’informer les usagers et les clients de tout type de restauration hors domicile sur le contenu des aliments non emballés servis? Je vous rappelle qu’un texte sur ce sujet fut voté le 3 octobre 2011 à l’Assemblée Nationale et amendé le 21 décembre de la même année au Sénat ; il a depuis fini à la poubelle comme 50% de ce que l’on sert à nos enfants dans les cantines de la République, un autre scandale! Comment comptez-vous redresser notre pays si vous ne vous souciez pas de la santé et du bien-être de nos chères têtes blondes, brunes ou rousses ?

J’espère que vous saurez apporter des réponses claires à mes questions de citoyen. Naturellement, je reste à votre disposition si vous désiriez débattre en public de ces différents sujets sur lesquels on a trop souvent menti ? Oserez-vous ?

Les citoyens en ont assez des discours de posture et de l’incohérence, il est temps que cela change. Sans réponse de votre part sous huitaine, je considérerai que ces sujets, décidément, ne vous intéressent pas.

Veuillez agréer, mesdames, messieurs, mes sincères salutations.

Xavier Denamur
www.republiquedelamalbouffe.com
Une autre façon de se mettre à table et de cultiver notre jardin.