La très grande majorité des Européens mangent à leur faim, mais nous avons un problème de qualité. Il faut réduire puis supprimer les pesticides.
Les attentes et la demande augmentent pour l’agriculture biologique ou des circuits courts.
Nous voulons que la production bio augmente en France, et ne pas importer du bio de pays lointains, ce qui provoque des pollutions à cause du transport et des cultures dans des conditions de travail souvent inacceptables.
Il est aussi important de profiter de la réforme de la PAC pour lancer un grand plan pour développer les protéines végétales.
Il faut mieux encadrer les marchés agricoles pour lutter contre la volatilité des cours. L’agriculture n’est pas un secteur comme un autre, qu’il ne peut être abandonné au marché.
Parce qu’il produit le bien le plus essentiel pour l’humanité : la nourriture. Parce que ce que nous mangeons est partie intégrante de notre culture, à l’image de la viticulture française et de nos fromages.
Nous voulons aller vers la souveraineté alimentaire de chaque grande région du monde.
« l’Europe n’a pas vocation à nourrir le monde ».
Ce n’est pas en exportant vers l’Afrique que nous réglerons vraiment les problèmes de malnutrition. C’est en menant des politiques fortes de développement, de justice, de lutte contre la pauvreté. C’est en développant l’agriculture locale, si nécessaire en la protégeant de la compétition sur le marché mondial, de la concurrence de pays avec niveaux de productivité et de subvention trop différents.
C’est en mettant en oeuvre une agriculture qui respecte les sols et les ressources en eau, l’agroécologie.
Le défi alimentaire n’impose pas d’exporter plus vers l’Afrique mais de l’accompagner, par la recherche et l’innovation, vers une production agricole locale et durable.
Le défi alimentaire impose enfin de lutter contre le gaspillage : selon la FAO, un tiers de l’alimentation mondiale est gaspillée. Cela signifie que nous produisons déjà pour une population de près de 10 milliards d’habitants.
D’après le discours d’Eva Joly devant la FNSEA