Bon sang mais que fait La Pallice ?

Bon sang mais que fait La Pallice ?

Courrier de Patrick Salez, citoyen engagé de La Flotte, Vice-président de MAT-Ré

 

Souvenez-vous, c’était hier : silos, cuves, céréales, hydrocarbures s’installaient sur le Grand Port vraquier et Picoty (picota) ne s’en allait pas. Aujourd’hui c’est Holcim qui brûle de broyer son ciment, de cracher ses poussières. Quelques mois après la chute mortelle d’un ouvrier, la cheminée reprend rapidement sa grimpée vers les 70 mètres qu’on lui a assignés. Holcim tôt dit Holcim tôt fait ! Demain ce sera Envirocat : prenez deux cuves de méthanol, ajoutez du sodium très inflammable, vous obtenez un catalyseur de la production de bio-carburants. Là on n’a pas lésiné sur les dépenses de sécurité, les cuves sont à double paroi. Et après-demain, ? D’autres terre-pleins gagnés sur la mer attendent sagement de nouvelles implantations dont nous ignorons tout.

 

Nul ne le conteste, La Rochelle ne peut vivre uniquement du tourisme. On lui greffe un poumon industriel sur le flanc Ouest, pourquoi pas ? Mais pas n’importe comment. Pas au mépris du principe de précaution, des règles du vivre ensemble, de la transparence et de la communication citoyenne. Pas dans la démesure en concentrant sans relâche cuves, silos et cheminées. Cumul d’activités, cumul de dangerosités, ça ne rime pas par hasard.

 

Il y a bien sûr la régulation publique. Certes pas un traité de non prolifération mais une Charte du développement durable du Grand Port, signée par une brochette d’élus en décembre dernier. J’aime bien les Chartes. Je les aime surtout quand elles servent à quelque chose. Qui peut nous assurer que cette fringale industrielle sera conforme aux engagements des élus? Que le bien être des citoyens sera au cœur du développement portuaire ? Que la qualité de l’air et la santé humaine seront préservées ? Que l’attention portée au milieu marin respectera les exigences du Parc Naturel Marin?

 

Et il y a le contrôle citoyen. Ouest-Rochelais restez mobilisés, les vents vous sont contraires ! Habitants du Canton Sud de l’île, les nuisances sont à vos portes ! Amis de l’île de Ré et autres EPIRiens, pourquoi les nobles causes que vous mettez parfois tant d’ardeur à défendre s’arrêtent-elles au pont ? Professionnels du tourisme, l’attractivité rétaise est menacée, demain peut-être, après-demain sûrement ; une menace qui pourrait balayer vos stratégies de marque identitaire et autre marketing territorial. Ostréiculteurs, que sera la qualité des eaux littorales dans cinq ans, dans dix ans ? Nous sommes tous concernés, plongeant quotidiennement dans ce même bassin de vie qui enjambe le pont. Et pour ceux qui n’arrivent vraiment pas à se sentir « impactés » (comme on dit si vilainement aujourd’hui), dans le canton Nord de l’île comme au cœur de La Rochelle, reste la nécessité…. de faire acte de solidarité.