Au 32 rue du Dr Potain, une fillette vient d’être dépistée avec un taux extrêmement élevé de plomb dans le sang. Comment en est-on arrivés là ? Où en est la lutte contre le saturnisme ?
Le saturnisme – intoxication de l’organisme par le plomb – est une maladie grave qui atteint en particulier le système nerveux et le cerveau. Le taux légal toléré est de 100 microg/l. La fillette intoxiquée a plus de 800 microg/l de plomb. Elle gardera très certainement des séquelles à vie.
Cette petite fille vivait dans un hôtel au 32 rue du Dr Potain, et il est acquis qu’elle a été contaminée par les peintures dégradées de cet hôtel. Le saturnisme est une maladie des conditions de logement et il n’est pas acceptable qu’un hôtel puisse se dégrader au point d’intoxiquer gravement ses occupants.
Ce cas vient nous rappeler que la lutte contre le saturnisme ne doit pas se relâcher. Après une progression spectaculaire des années 1980 au début des années 2000, le saturnisme reflue depuis 2002/2003. Les mesures législatives adoptées entre 1999 et 2004 ont eu des effets positifs. A Paris, l’engagement de la municipalité en 2001 – et celui de la Mairie du 19e où j’ai alors créé un réseau de lutte contre le saturnisme en tant qu’Adjoint chargé de la santé – ont amplifié le recul.
Mais l’importance du parc des immeubles anciens contenant des peintures au plomb fragilise ces acquis. Tout relâchement ponctuel laisse de nouveaux cas apparaitre. La lutte contre le saturnisme doit se poursuivre dans la durée, de façon systématique, méthodique et rigoureuse.
Le 19e arrondissement est particulièrement exposé au saturnisme. Avec le 18e, le 20e et quelques communes de Seine St Denis, on y trouve 80% des cas de saturnisme en Ile-de-France. Les acquis des dernières années y sont fragiles et nécessitent plus que jamais l’engagement de la Mairie et de l’Etat pour que les 32 rue du Dr Potain ne se multiplient pas.