Les mobilisations d’habitants se développent dans le 19e au sujet de l’implantation d’antennes-relais de téléphonie mobile.
De plus en plus, les riverains s’inquiètent : ces antennes-relais ont-elles un impact sur la santé ?
Il faut rappeler que les antennes-relais émettent des champs d’ondes électromagnétiques. Les 3 opérateurs ( Orange, SFR et Bouygues Telecom) ont multiplié ces antennes et installent maintenant une nouvelle technologie dite de 3ème génération, l’UMTS.
Les habitants sont donc tous exposés à ces ondes, et la question se pose de leur éventuel effet sur la santé. Alsace-Lorraine, Goubet-Petit, Bas-Belleville : dans plusieurs quartiers, des pétitions ont été signées et des réunions publiques sont organisées avec les opérateurs pour débattre du sujet.
Les nombreuses études internationales sur le sujet sont contradictoires. Un impact in vitro , c’est-à-dire sur des cellules en culture, est avéré. Il en est de même sur des modèles animaux.
Reste à savoir si ces ondes ont aussi un effet sur la santé humaine. Et c’est là que les preuves sont insuffisantes et les résultats contradictoires.
Je n’entrerai pas ici dans un débat de spécialistes. Ce qui me paraît important, en tant qu’élu en charge de ces questions, est de poser les principes qui doivent guider l’action publique en pareil cas :
Lorsqu’un doute existe – et que ce doute repose sur des arguments suffisamment étayés pour être pris en compte- le principe de protection de la santé publique doit s’appliquer. Ce principe implique d’agir pour que le niveau d’exposition des habitants soit le plus bas possible. Or, à l’heure actuelle, les études ne mettent pas en évidence de risque pour des niveaux d’exposition inférieurs à 0,7 V. C’est pourquoi il me paraît nécessaire de limiter à ce seuil l’exposition des habitants du 19e.
C’est largement possible : on peut rester en-deça de 0,7V sans empêcher quiconque d’utiliser son téléphone portable. Mais il y a un coût, car pour abaisser les niveaux d’exposition, il faut augmenter le nombre d’antennes pour réduire leur puissance d’émissions. Et plus d’antennes, c’est plus de dépenses pour les opérateurs de téléphonie.
Mené par quelques associations courageuses – Agir pour l’environnement, Priartem, Robin des toits- le débat mériterait que le ministère de la santé et le parlement s’en emparent. Car il est irresponsable d’en rester au décret de Mai 2002 qui tolère des niveaux d’exposition jusqu’à…..41V ! Certes la charte mise en oeuvre par la Ville de Paris sous l’impulsion d’Yves Contassot va largement plus loin en abaissant le seuil à 2V. Mais elle ne repose que sur un engagement contractuel et n’a pas la force de la loi.
La décision est entre les mains des nouveaux ministres de la santé et de l’environnement. Oseront-ils s’opposer au poids économique des opérateurs de téléphonie mobile ? Sauront-ils faire passer la protection de la santé publique avant les intérêts financiers ? On attend la réponse…