La France fournissait selon l’Organisation Mondiale de la Santé, en 2000, les meilleurs soins de santé généraux du monde…
La France fournissait, selon l’OMS, en 2000, les meilleurs soins de santé généraux du monde. La contribution forfaitaire d’1€, puis la franchise sur les actes médicaux lourds de 18 €, la remise en cause de l’AME ne sont que les prémisses de la dérive ultra-libérale que nous promet Sarkozy. Ces attaques remettent en cause notre sécurité sociale, qui fonctionne efficacement depuis soixante ans.
A contrario, assurons le droit à la santé pour tous, au sein d’un Régime véritablement Obligatoire et Universel basé sur le principe de solidarité ! Toutes les mesures ayant conduit à diminuer l’égalité d’accès aux soins doivent être abrogées. Pour garantir à chaque citoyen un accès égal aux soins dans les meilleures conditions de sécurité, un système de santé de proximité peut être développé, via les maisons de santé, en coordination avec l’hôpital public et les réseaux de santé. Nous affirmons qu’une autre réforme est possible pour surmonter les défis actuels et sauvegarder une idée généreuse et spécifique à la France.
Prévenir est tellement plus efficace que guérir. La prise de conscience que nos modes de production et de consommation nous mettent en péril est plus que jamais nécessaire. Pourtant, l’éducation à la santé est absente du débat. Dans le 19eme, Bernard Jomier a su démontrer que la lutte contre le saturnisme, maladie qui touche de nombreux enfants à Paris, passe aussi bien par le diagnostic que par la prévention (réhabilitation des logements insalubres) et l’information des populations touchées.
Pour passer d’une logique de soins à une logique de santé, nous devons agir sur les causes environnementales des maladies. Les taxes sur les facteurs de risques (tabacs, alcools, produits sucrés ou trop salés, produits chimiques cancérigènes, etc.) peuvent venir compléter le travail d’éducation à la santé par leurs effets dissuasifs. Elles doivent permettre le financement des actions de prévention. Les revenus du travail ne peuvent plus être le seul moyen de financement de notre système de santé. Sur le principe du pollueur-payeur, il faut taxer la consommation et les activités les plus nocives pour la santé des Français et financer avec le produit de ces taxes la sécurité sociale.
Pour réduire le « trou de la sécu », attaquons-nous aux dépenses inutiles. En distribuant par exemple le nombre de comprimés prescrits, et au final « avalés », comme dans les pays anglo-saxons. Attaquons-nous à une logique de gaspillage qui repose sur la toute-puissance des lobbys pharmaceutiques. Les assurés sociaux ne sont pas des suspects d’une fraude présumée. Ils sont usagers du système de santé, citoyens et responsables !
Inutile de renvoyer nos dettes sur les générations futures, de mettre en œuvre des mesures de déremboursement ou d’augmentation des forfaits à la charge des patients, toutes plus injustes les unes que les autres. Aujourd’hui, préservons la « sécu » et la solidarité nationale !
Gérald Kauffer, infirmier en psychiatrie.