Qui est crédible ? Qui fait preuve de responsabilité ?

On attend de ceux qui conduisent les affaires d’un pays, d’une région, d’une ville qu’ils expliquent les grands enjeux auxquels il s’agit de faire face et les solutions possibles à apporter. C’est aux électeurs que revient alors la décision de confier notre avenir à ceux qui sont les plus crédibles, qui paraissent en capacité de tracer un futur meilleur que les jours présents.
Les évènements de ces derniers mois sont à cet égard riches d’enseignements.L’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima a produit un accident d’une gravité supérieure à celui de Tchernobyl. une partie du territoire japonais est condamnée pour des décennies, peut-être pour des siècles. Les émanations radioactives ont été telles qu’elle furent détectées jusqu’au -dessus de l’Europe, à plus de 10 000 km. Cet accident dramatique, survenu 25 ans seulement après Tchernobyl, dans un pays ultra-moderne et de haute technologie, est venu rappeler que l’énergie nucléaire est dangereuse, outre qu’elle produit des déchets dont personne ne sait que faire.Qui, hormis les écologistes, s’en souciait ? Obnubilés par une volonté de produire et consommer toujours plus d’énergie, les partisans du nucléaire ont délibérément fait l’impasse sur sa dangerosité. De la droite au PC en passant par le PS, le discours était le même, Tchernobyl fut mis au compte d’une URSS défaillante, et le nucléaire systématiquement présenté comme une énergie sure.

Il aura donc fallu Fukushima pour qu’enfin les yeux s’ouvrent et que s’esquissent de timides remises en cause du choix dangereux du nucléaire en France. Les français l’ont compris, qui sont maintenant plus de 60% à approuver la position portée de longue date par les écologistes : une sortie progressive du nucléaire en 20 à 25 ans.

Il y a un lien entre l’entêtement pro-nucléaire des principaux partis politiques et leur politique économique.

Ce sont les mêmes qui depuis 30 ans ressassent le discours du-retour-de-la-croissance-qui-nous-sortira-de-la-crise. 30 ans qu’ils entretiennent un mythe quasi irréalisable et la aussi dangereux. Produire et consommer toujours plus est une double impasse. Impasse environnementale car la planète s’épuise, ses ressources naturelles s’abiment et deviennent plus rares. Impasse économique car ce n’est pas avec cet accroissement permanent des productions et consommations – dont celles en énergie- que nous trouverons la voie d’un développement durable. Qui croit encore que les problèmes du pays se résoudraient avec une croissance de 3% ?

Il faut dire clairement que notre avenir se trouve dans une réduction de nos consommations. Refuser de regarder en face cette nécessité, c’est se condamner à poursuivre dans l’exploitation démesurée des ressources naturelles et dans la fuite en avant nucléaire.

Notre société ne souffre pas d’un manque de moyens. Jamais la France n’a produit et accumulé autant de richesses. Elle souffre d’une scandaleuse captation des biens par une minorité de plus en plus riche au détriment des classes moyennes et des plus pauvres. Elle souffre d’un délitement des notions d’intérêt général, de partage, de respect et de solidarité.

Il faut répartir plus justement et plus solidairement les biens, comme le proposent les partis de gauche, oui, mais il faut aussi dire que la course à la production nous mène à la catastrophe, et cela seuls les écologistes en ont le courage.