Il aura donc fallu Fukushima pour qu’enfin les yeux s’ouvrent et que s’esquissent de timides remises en cause du choix dangereux du nucléaire en France. Les français l’ont compris, qui sont maintenant plus de 60% à approuver la position portée de longue date par les écologistes : une sortie progressive du nucléaire en 20 à 25 ans.
Il y a un lien entre l’entêtement pro-nucléaire des principaux partis politiques et leur politique économique.
Ce sont les mêmes qui depuis 30 ans ressassent le discours du-retour-de-la-croissance-qui-nous-sortira-de-la-crise. 30 ans qu’ils entretiennent un mythe quasi irréalisable et la aussi dangereux. Produire et consommer toujours plus est une double impasse. Impasse environnementale car la planète s’épuise, ses ressources naturelles s’abiment et deviennent plus rares. Impasse économique car ce n’est pas avec cet accroissement permanent des productions et consommations – dont celles en énergie- que nous trouverons la voie d’un développement durable. Qui croit encore que les problèmes du pays se résoudraient avec une croissance de 3% ?
Il faut dire clairement que notre avenir se trouve dans une réduction de nos consommations. Refuser de regarder en face cette nécessité, c’est se condamner à poursuivre dans l’exploitation démesurée des ressources naturelles et dans la fuite en avant nucléaire.
Notre société ne souffre pas d’un manque de moyens. Jamais la France n’a produit et accumulé autant de richesses. Elle souffre d’une scandaleuse captation des biens par une minorité de plus en plus riche au détriment des classes moyennes et des plus pauvres. Elle souffre d’un délitement des notions d’intérêt général, de partage, de respect et de solidarité.
Il faut répartir plus justement et plus solidairement les biens, comme le proposent les partis de gauche, oui, mais il faut aussi dire que la course à la production nous mène à la catastrophe, et cela seuls les écologistes en ont le courage.