Pollution de l’air : l’industrie automobile indemnise

La nouvelle est passée inaperçue dans la torpeur du mois d’Aout. Elle est pourtant spectaculaire : reconnaissant leur responsabilité, les constructeurs automobiles japonais vont indemniser des habitants deTokyo.

Il faut dire que les études s’accumulent qui prouvent la responsabilité du trafic automobile dans la dégradation de la santé humaine en milieu urbain. Ainsi, dans le cadre d’une étude internationale incluant plus de 5 000 enfants en France et publiée récemment, le lien entre des taux moyens de NO et de particules fines (émises par les moteurs diesel ) dans l’air et la multiplication des allergies et des asthmes chez les enfants est maintenant formellement établi.

L’originalité de cette étude est de montrer qu’une exposition à des niveaux que l’on rencontre chaque jour dans une grande ville comme Paris est dangereuse pour la santé des enfants, sans que des pics de pollution soient nécessaires.

Au Japon, ce sont plus de 500 habitants de Tokyo qui viennent de voir reconnaitre par les constructeurs automobiles le lien entre leur problèmes respiratoires et les émanations des véhicules diesel. Ces conctructeurs ont préféré une indemnisation à l’amiable, persuadés qu’ils allaient droit à de lourdes condamnations en justice.

Ainsi, les preuves scientifiques maintenant irréfutables qui établissent le lien entre les émanations des véhicules à moteur et la dégradation de la santé humaine rendent probable la multiplication des actions judiciaires en réparation du dommage subi. Parions que la France ne restera pas longtemps à l’abri de ce mouvement.

Paris est directement concernée. La réduction de la pollution atmosphérique établie par Airparif doit une large part à la politique de réduction du trafic automobile impulsée par les Verts. L’irresponsabilité de ceux qui voudraient continuer à privilégier la voiture en lieu et place des transports en commun et du vélo apparaît chaque jour plus scandaleuse. Elle n’est inspirée que par leur égoïsme et leur désir de ne pas modifier leurs habitudes, convaincus par ailleurs que le réchauffement climatique ne les oblige en rien.

Il nous faut au contraire aller plus loin. Les niveaux de pollution de l’air à Paris sont encore trop élevés et attentatoires à la santé de la population. Développement des transports en commun, création de nouvelles lignes de tramway, aménagement de la voirie avec priorité aux bus, vélos et taxis, restrictions d’usage des véhicules les plus polluants : de nombreuses mesures sont nécessaires pour réduire la pollution automobile.

La voie du courage impose de dire la vérité et de modifier nos comportements. Ou de faire payer aux enfants, aux personnes agées, aux malades et à la planète le prix de notre inconscience égocentrique.