Le Grenelle, N. Kosciusko-Morizet et les écologistes

Devant l’échec de plus en plus flagrant du Grenelle de l’environnement, le rassemblement des écologistes s’impose.

S’il fallait montrer à l’opinion publique que le Grenelle de l’environnement est devenu une farce, la passe d’armes entre Nathalie Kosciusko-Morizet et le groupe parlementaire UMP en est la parfaite illustration.

Alors que le parlement débat pour la première fois d’un texte relatif à des engagements du Grenelle, la majorité UMP s’offusque qu’une ministre s’engage sur les OGM dans le sens du Grenelle. Et la désavoue. Nathalie Kosciusko-Morizet peut toujours dénoncer la «lâcheté» de ses collègues elle est ultra-minoritaire au sein d’une droite dont la conversion écologique a fait long feu.

On savait que l’étape parlementaire serait difficile à franchir. On savait que les lobbies industriels les plus conservateurs seraient à l’œuvre. On savait qu’au sein du gouvernement et à l’UMP, nombreux étaient ceux qui préparaient la mise en pièce des conclusions du Grenelle. Mais à ce point… Aussi vite…

En acceptant la démarche du grenelle de l’environnement, Les Verts n’étaient pas naïfs. Ils ont accepté la main que le gouvernement disait vouloir tendre à celles et ceux qui sont engagés dans les luttes écologiques, parce que l’enjeu leur en intimait la responsabilité.

Aujourd’hui, et devant cet échec annoncé, je vois une raison supplémentaire de rassembler les écologistes. Nous avons une analyse commune de la crise écologique. Et de plus en plus une analyse commune des causes de cette crise. Quelles que soient nos sensibilités respectives, notre histoire, nous connaissons nos responsabilités face au défi écologique et cela prime.

J’ai lancé avec d’autres écologistes un appel aux lanceurs d’alerte, aux élus, aux militants associatifs ou politiques, qui connaissent l’urgence d’agir sur le plan environnemental et social. Demain, la France prendra la présidence française de l’Union européenne et dans la foulée les français éliront leurs députés au parlement européen. Voulons-nous laisser les mains libres aux lobbies agro-industriels, chimiques et pro-nucléaires qui ont réussi à remettre en cause les maigres acquis du Grenelle ou construire au niveau européen une force écologiste capable de porter une alternative anti-productiviste ? Cet enjeu, il est important et réclame de chacun d’entre nous une démarche de clarté et d’engagement. Rien ne s’oppose à ce que le camp écologiste se rassemble aux élections européennes, sachons transformer cette occasion historique en nouveau départ pour nos idées et nos combats.