Au-delà de 10% consacrés au paiement des factures d’énergie, un ménage est en difficultés. Les impayés augmentent; le chauffage est restreint ce qui contribue à dégrader le logement et la santé de ses occupants. Or en France, ce sont plus de 3 millions de foyers qui sont concernés. Dans le 19e, un diagnostic territorial coordonné par EDIF (Énergies durables en Ile-de-France) montre que sur le quartier Flandre, le phénomène de précarité énergétique est important : certains foyers doivent consacrer 20% de leurs dépenses à l’énergie.
Face à ce phénomène, le gouvernement vient de lancer une aide de solidarité écologique. Cette nouvelle subvention vise à aider les propriétaires les plus modestes à financer des travaux d’isolation thermique dans leur logement.
D’après l’Insee, 3.4 millions de ménages consacrent plus de 10% de leurs ressources à payer leur facture de chauffage. Ces ménages cumulent les impayés et subissent de nombreuses coupures d’électricité.
Cette nouvelle aide de solidarité est malheureusement très insuffisante : il reste à la charge des ménages une part de financement d’un tiers des travaux, souvent impossible pour eux à financer. Et de plus, cette aide ne s’adresse pas aux locataires.
Pourtant, le temps presse car deux facteurs sont en train d’ aggraver la précarité énergétique dans des proportions préoccupantes :
- D’abord le renchérissement du coût de l’énergie. Freiné conjoncturellement par la crise, le prix des énergies fossiles reprend sa hausse structurelle. En un an, le prix du pétrole a doublé. Celui de l’électricité va augmenter au minimum de 10 à 20% dans les deux ans à venir pour faire face aux besoins de financement d’EDF.
- Ensuite, la dégradation de la situation économique qui atteint durement les plus modestes – ceux justement qui n’auront pas les moyens d’effectuer les travaux d’amélioration de leur logement qui permettraient de réduire les factures.
Face à ce phénomène, les sommes prévues au plan de relance de l’Etat pour rénover les habitations sont largement insuffisantes.
C’est un véritable plan de conversion écologique des bâtiments qui doit être mis en œuvre sans tarder. Seul cet investissement massif répondra à la double urgence que la précarité énergétique révèle : urgence sociale pour réduire les charges des ménages et urgence écologique pour limiter les consommations énergétiques.
Enfin ce plan permettrait la création de plusieurs dizaines de milliers d’emplois à l’échelon national. Un argent certainement mieux investi que la couteuse rénovation du Palais des festivals de Cannes inscrite au plan de relance de l’Etat !