…en ce début 2009 la prise de fonctions de Barack Obama. Quelques jours après son investiture, les premières mesures significatives sont annoncées. La page du déni du changement climatique des années Bush se tourne.
Quelques jours après sa prise officielle de fonctions, Barack Obama a voulu annoncer les premières décisions en matière d’environnement et de lutte contre le réchauffement climatique.
L’évolution par rapport aux années Bush est spectaculaire. L’administration républicaine avait pour politique de nier la réalité du changement climatique, allant jusqu’à financer des actions de lobbying pour tenter de démontrer que le climat ne connait que des variations naturelles. Elle vivait toute mesure de réduction des émissions de gaz à effet de serre comme une atteinte aux intérêts de l’amérique. On pouvait sourire d’une telle cécité, mais elle avait des conséquences dramatiques : les USA sont restés en-dehors des efforts internationaux et, outre leurs propres pollutions, ils ont légitimé l’apathie de la Chine et de l’Inde.
Barack Obama a opéré un spectaculaire virage à 180°. Son approche des questions énergétiques mêle adroitement la nécessité d’accroitre l’indépendance des USA en réduisant les importations de pétrole à celle de préserver les ressources naturelles et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il assoit ainsi sa politique sur un mélange de responsabilité planétaire – dans le droit fil des ambitions traditionnelles de leader du monde des USA qui plait tant à son opinion publique – et d’intérêt national bien compris. Il en accroit par cette méthode l’acceptabilité pour un pays drogué aux consommations d’énergie irréfléchies.
En annonçant des mesures touchant aussi bien aux consommations des véhicules, aux émissions de polluants, au développement des énergies renouvelables et à l’isolation thermiques des batiments, Barack Obama enclenche concrètement une nouvelle politique. La nomination de Todd Stern – ancien négociateur des accords de Kyoto- aux fonctions d’envoyé spécial chargé du changement climatique confirme qu’une nouvelle ère s’engage.
C’est la meilleure nouvelle pour l’environnement de ce début d’année. Car son impact dépassera largement le cadre des USA. La Chine, déjà confrontée à la dégradation de son environnement, ne pourra plus s’abriter derrière la position des USA pour refuser sa propre mutation écologique. La Russie, le Brésil, l’Inde devront suivre la même voie. Quant à la France et aux pays occidentaux, leur rythme actuel de réduction des émissions – de l’ordre de 1%/an pour la France – devra s’accélérer : comment défendre des efforts aussi minimes quand on consomme et pollue 4 fois plus que ce que la planète peut supporter ?
Barack Obama a engagé un changement salutaire. Il lui faut maintenant tenir ses engagements dans la durée. Il sera alors le premier président noir et vert !