Dans son dernier livre » Qu’ils s’en aillent tous ! », le leader du Parti de gauche livre le fond de sa pensée européenne. Entre nationalisme et repli identitaire, il agite les pires sentiments de notre histoire. Extraits choisis.
Quelle mouche a piqué le sénateur Mélenchon, héraut auto-proclamé du peuple de gauche ?
Certes il nous a habitué à vociférer contre tous ceux qui ne partagent pas ses analyses, mais là il se surpasse quand page 117 il explique :
« Mains dans la mains avec quels allemands ? Les menaces de troubles au frontières de l’Union européenne sont visibles. Mais l’intérieur de l’Union n’en est pas exempt. Beaucoup viennent du fond de l’histoire et cantonnent dans les mémoires. Je veux être direct: je ne vois pas, par exemple, que les relations des Allemands avec tous leurs voisins soient définitivement apaisées. Nous-mêmes, Français, ferions bien d’admettre que la génération dirigeante de l’Allemagne réunifiée n’est plus celle que le remord raisonnait et que la division en deux états contenait. Aux dirigeants allemands décomplexés devraient correspondre des dirigeants français dessillés. Avoir consenti que les allemands soient plus nombreux que les français dans le parlement européen (depuis 2001) est une faute. »
Voici donc Mélenchon qui agite la crainte des allemands. Cette méfiance ressortie des placards de l’histoire est indigne. Réclamer autant de députés français qu’allemands au Parlement européen – alors que notre population est plus faible- est un déni démocratique, l’abjuration du principe « un homme, une voix » et l’expression d’un rejet de nos voisins qu’on croyait enseveli sous les décombres de l’Histoire.
Simple dérapage ? Mais non, car notre pitoyable polémiste poursuit :
« Tout le monde sait que la Belgique est un Etat artificiel, inventé à une époque par les Anglais pour tenir les français à distance des ports les plus proches de leurs côtes. Ceux qui aiment l’Histoire savent combien les Wallons se sont impliqués dans les démélés français. On peut imaginer sans peine, dans le cas où les flamands se sépareraient, que les Wallons veuillent leur rattachement à la République française. Nombre de français – comme moi – s’en enthousiasment. Pas vous? Mais ce serait un sacré changement du tracé des frontières dans l’Union. Ah! mais direz-vous, il y a le précédent de l’unification allemande. N’empêche! Ça ferait vraiment une très grande France. Et quelques inquiets, pas vrai? Notons que la réunification allemande aussi souleva des problèmes, même si on les a bien étouffés. D’autres cas de ce genre, à l’Est de l’Europe ou au sud seraient autrement plus tendus. On ne peut ignorer le sujet. Et notre devoir est d’y penser même si on n’en parle jamais. Et nous, Français, première population de l’Union dans quinze ans, deuxième PIB du Vieux Continent, puissance nucléaire, nous ne pouvons nous contenter d’attendre ce que nous trouveront utile de faire les ectoplasmes du genre du chrétien-démocrate belge Van Rompuy et de la baronne travailliste anglaise Ashton, ces poules mouillées de l’Union Européenne élevées sous le parapluie américain. »
Voici donc ce qui anime Mélenchon : le rêve d’une très grande France dépassant ses frontières actuelles et dominant les autres pays européens. Le rêve d’un nationaliste qui conduit droit à la guerre.
Jean-Luc Mélenchon déteste l’Europe, on le savait. On découvre maintenant son nationalisme revanchard et belliqueux. C’est pitoyable et dangereux. La question d’une alliance avec cet ancien responsable socialiste est posée à toute la Gauche.