Inégalités sociales de santé en ïle-de-france : le CESR s’alarme, et puis ? …

Dans un rapport présenté le 19 Septembre, le Conseil économique et social de la région s’inquiète de l’accroissement des inégalités sociales de santé dans la région. Les disparités sont fortes entre les départements, en fonction de leur niveau de richesse…

…et le CESR de relever que ces inégalités trouvent leur source dans les conditions de logement, de travail, d’alimentation, de stress, d’accès aux soins. Répétant un constat général largement connu, le CESR apporte des éléments précis concernant l’ile-de-France.

Ainsi, l’espérance de vie est inférieure à la moyenne nationale en Seine-St-Denis alors qu’elle est supérieure dans les autres départements. Le taux de surmortalité est en effet maximal dans le 93 ( + 6,6% de la moyenne nationale et +18% de la moyenne régionale) mais largement en-dessous dans les Yvelines.

La fréquence des troubles psychiques est pointée, en particulier dans les zones urbaines sensibles où elle prend « des proportions alarmantes« . De même pour l’obésité ou les caries non soignées qui, dès l’age de 6 ans, montrent des différences sociales marquées.

Et le CESR de s’interroger : « comment les inégalités sociales de santé en viennent-elles à se manifester sous forme de maladie psychique et mentale ? Quels sont les facteurs environnementaux déterminants pour l’état de santé ? »

Les préconisations du CESR n’apportent aucune surprise : orienter la politique de santé vers l’accès aux soins ( maisons médicales, centres de santé,aides à l’installation et au regroupement des professionnels,…); politiques sectorielles vers les personnes agées, personnes handicapées, l’enfance; création d’ateliers Santé-Ville et de réseaux médico-sociaux. Information, Education à la santé, Prévention, Coordination des intervenants : tout y est !

Et pourtant…le constat date déjà de plus de 20 ans ! 20 ans que les inégalités sociales de santé s’accroissent sous les yeux des professionnels, 20 ans que les soignants voient la situation se dégrader dans des quartiers entiers, 20 ans que se multiplie le nombre de ceux qui renoncent aux soins…

…et 20 ans que le système de santé ne s’adapte pas – ou si lentement- que les ateliers de santé et les maisons de santé restent des exceptions mal financées, que la prévention est le parent pauvre, que les médecins travaillent sans lien organisé avec les travailleurs sociaux et éducatifs.

Combien de rapports seront encore nécessaires pour que l’Etat, l’assurance-maladie et les collectivités locales s’engagent enfin, ensembles, pour que la courbe s’inverse et que les inégalités sociales de santé se réduisent ? Oui, combien ?