Madame, Monsieur,
L’Education Nationale – cette Ecole publique qui est notre bien commun – est mal en point. Les enseignants sont souvent découragés; l’institution scolaire peine à assurer ses fonctions d’ascenseur social et le niveau des élèves les plus fragiles, en comparaison avec les autres pays européens, ne s’améliore pas. Les écoles du 19e arrondissement sont dans un état alarmant. Pourtant, rétablir un système éducatif efficace et respecté est la première condition de la mixité sociale, pour que nos enfants apprennent à vivre et réussir ensemble.
Bien sûr la politique de la droite porte une lourde responsabilité et la première des urgences est de stopper l’hémorragie des moyens. Depuis cinq ans, les décisions brutales se sont succédé à grande vitesse : « assouplissement » incontrôlé de la carte scolaire et ghettoïsation des établissements les plus en difficulté; démantèlement des Réseaux d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté (RASED); abandon progressif de la politique des Zones d’Education Prioritaire; régression catastrophique de la formation pédagogique des enseignants; et, bien évidemment, suppression de postes qui rendent l’école exsangue.
Mais restaurer les moyens et donner plus à ceux qui ont le moins ne saurait suffire pour inverser la tendance. D’autres solutions doivent être mises en oeuvre pour assurer à chaque enfant le droit à la réussite, quel que soit son milieu de naissance. Et ce dès la rentrée prochaine ! Ce changement passe par un nouveau contrat de la Nation avec l’Ecole, reconnaissant son rôle irremplaçable et lui assurant les moyens de ses missions. A l’encontre des politiques à courte vue, je veux refaire de l’Ecole une chance pour chaque enfant. Si vous me faites confiance, nous engagerons ensemble cet important chantier – avec parents et enseignants – durant la prochaine législature. Je vous prie de recevoir, Madame, Monsieur, mes salutations cordiales et respectueuses.
Bernard JOMIER