Compte-rendu de mandat – Mars 2007

Voici le bilan proposé aux adhérents Verts par Bernard Jomier lors des investitures pour les municipales de mars 2008.

Présentation:

La population du 19ème est marquée par un age plus jeune que la moyenne parisienne, un niveau socio-économique moins élevé et une forte proportion d’habitants issus d’une immigration récente. Les conditions environnementales sont caractérisées par le milieu urbain avec une qualité d’air dégradée et une forte présence d’habitat insalubre, dont la résorption a débuté. La politique de santé menée dans le 19è a pour objectif principal d’améliorer l’état de santé des plus défavorisés, de faciliter l’accès aux soins et à la prévention. La méthode utilisée est participative, associant les intervenants publics, privés et associatifs. La lutte contre le saturnisme, la politique des drogues, la santé mentale, les risques liés à l’environnement, la permanence des soins et la lutte contre le Sida.ont été prioritaires. Mais il faut rappeler qu’une mairie d’arrondissement n’a aucune compétence légale en politique de santé. Il faut donc intervenir par l’incitation, la mobilisation et des approches transversales. Les résultats peuvent être plus longs à obtenir, mais ils sont alors la conséquence d’une réelle appropriation collective des décisions, et non d’une injonction venue d’ailleurs. Là est la marque d’une politique participative et durable.

Le saturnisme dans le 19e arrondissement

Le saturnisme est une maladie qui touche les jeunes enfants qui habitent dans des logements anciens dégradés. Les peintures utilisées dans ces logements sont dangereuses pour la santé parce qu’elles contiennent du plomb accessible aux enfants en bas âge. Cette grave maladie affecte considérablement et souvent de manière irréversible le développement psychomoteur des enfants intoxiqués. La loi du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions et les textes réglementaires afférents ont confié au Préfet du département la responsabilité du dispositif de lutte contre le saturnisme. Dans le cadre du plan de lutte contre le saturnisme décidé par le maire de Paris, la mairie du 19ème arrondissement a mis en place un réseau de vigilance destiné à faire dépister les enfants des familles habitant des immeubles insalubres. Cette démarche repose sur la mobilisation de l’ensemble des acteurs locaux à partir de l’identification des logements contenant du plomb. Le rôle qui leur est confié consiste à informer et à inciter les parents habitants de logements à risque à faire dépister leurs enfants par une prise de sang. La mairie du 19e a mis à la disposition des professionnels de santé, des familles et de l’ensemble des personnes susceptibles d’être en contact avec elles des supports d’information traduits en plusieurs langues. Le réseau a permis d’améliorer l’accès au dépistage et le nombre de cas diagnostiqués précocement ; il contribue à la mobilisation sur une question de santé publique sur laquelle notre vigilance doit se maintenir.

Politique des drogues : soigner les usagers et écouter les habitants ;
 réduire les nuisances pour tous
 Le Panel citoyen « mieux vivre à Stalingrad »

Le panel citoyen s’est fixé pour objectif de créer un espace permettant aux personnes habitant, vivant ou travaillant sur le quartier et aux élus d’élaborer collectivement des projets d’avenir positifs pour le quartier. Il s’agissait de produire un diagnostic sur les problèmes de toxicomanie et d’insécurité et de produire des propositions concrètes tant sur la question spécifique de l’usage et du trafic de drogue que plus généralement sur les moyens de « mieux vivre à Stalingrad ». Le panel a rassemblé un groupe de 14 habitants différents, à l’image du quartier. Son travail a été coordonné par une sociologue spécialiste des questions liées aux drogues. Les membres du panel citoyen « Mieux vivre à Stalingrad » ont remis en séance publique leur rapport au maire du 19ème arrondissement le jeudi 16 octobre 2003. Les propositions d’actions de ce rapport visent à faire de Stalingrad « un quartier à part entière avec un autre avenir que d’être une scène de la drogue ». Elles concernent principalement le projet de rénovation du quartier, les besoins des usagers de drogue, la sécurité et la médiation, l’insertion des jeunes du quartier, les actions de prévention et le classement du quartier en politique de la Ville. Les propositions du panel ont débouché sur le vote par le Conseil de Paris d’une subvention pour la création d’une équipe de rue ; celle-ci fonctionne. Le travail du panel citoyen a été nominé au prix Territoria, décerné aux meilleures réalisations des collectivités territoriales. L’ouverture d’un lieu d’hébergement pour femmes a été validée par la Mairie du 19è mais refusée par l’Etat. Kaléidoscope a ouvert en Janvier 2003. « Les aider à vivre…au-delà de la survie ». Lieu d’accueil et de prise en charge globale pour usagers et ex-usagers de drogue, le Kaléidoscope est fortement soutenu par la Mairie du 19è. La vaste concertation menée avec les riverains et la conception du lieu ouverte sur le quartier permet de fonctionner sans oppositions locales. Coordinations Toxicomanies a vu le jour. La nécessité d’une coordination entre les arrondissements du nord-est parisien a été rappelée par le panel citoyen de Stalingrad. Elle a permis de transformer l’ancienne CT 18 en Coordination Toxicomanies intervenant sur les 10, 18 et 19ème arrondissements.

Santé mentale
Le conseil de santé mentale

Animé par les professionnels du secteur, le conseil de santé mentale débat des questions concernant la santé mentale de la population du 19e arrondissement. Il s’agit d’un lieu d’échange entre les professionnels de la psychiatrie publique, puis avec les professionnels de ville et des secteurs sanitaires et sociaux au sens large. La mairie du 19e a apporté son soutien constant au travail de ce conseil notamment pour donner une meilleure lisibilité aux problèmes de prise en charge des personnes en situation de mal-être. Un travail sur l’accès au logement des handicapés mentaux a abouti à l’attribution de moyens nouveaux aux secteurs de psychiatrie.

L’ intersecteur Précarité

Conformément à la loi d’orientation du 29 juillet 1998, le réseau Psychiatrie et Précarité a été créé pour la prévention et la prise en charge des soins psychiatriques des populations défavorisées. Le réseau a ouvert une unité d’accueil intersectorielle dans le 19e avec l’appui de la mairie.

Le 19e contre le SIDA
Développement d’ un partenariat avec Sida Info Service

La prévalence de l’épidémie de VIH chez les jeunes, les femmes et les populations d’origine étrangère a conduit la Mairie du 19e arrondissement et SIDA Info Service à mettre en place un partenariat destiné à diffuser les messages de prévention en particulier en direction de ces publics. La Mairie du 19e arrondissement s’est engagée à mobiliser l’ensemble des acteurs locaux autour de la question de la prévention du VIH.

Une politique de dépistage adaptée

Des journées de dépistage sont régulièrement organisées et nous les avons orientées vers les populations plus difficiles à toucher, en particulier les migrants. C’est ainsi que les « 3 jours » de Mai 2006 ont abouti à un nombre de cas dépistés bien supérieur à toutes les actions de ce type menées à Paris.

Organisation des soins
Permanence des soins et création de la première MMG de Paris

Dans un premier temps, les médecins généralistes de l’arrondissement ont mis en place avec le soutien de la mairie une permanence de cabinets médicaux les samedi après-midi de 14h à 19h. Ce système de permanence était destiné à éviter un recours injustifié aux urgences hospitalières pour des problèmes pouvant être traités par un généraliste. Le développement des besoins a abouti en juillet 2004 à la création de la première Maison médicale de garde(MMG) à Paris, située porte de Pantin. La MMG reçoit gratuitement les patients en CMU ou AME, et en tiers-payant tous les autres. Son activité a fortement augmenté en 2005 et 2006, témoin du service rendu aux habitants.

Rôle des associations

De plus en plus, le champ de la santé n’est plus réservé aux seuls professionnels. Les associations y jouent désormais un rôle important. Un CICA a été organisé avec la santé comme thème pour la première fois Les associations du 19ème ont été largement associées au réseau saturnisme, au panel citoyen et à toutes les initiatives sur la santé. Plusieurs sont représentées au Conseil de santé du 19ème.

Création du Conseil de santé du 19ème, unique à Paris

Après plusieurs années d’une politique élaborée avec les acteurs de terrain, le travail en réseaux a pris forme dans le 19ème. Une nouvelle étape devait être franchie : la création d’un Conseil de santé, lieu d’élaboration et d’échanges entre les intervenants du champ sanitaire. Le temps doit être révolu où les politiques de santé s’élaboraient nationalement et devaient s’appliquer sans processus d’élaboration locaux. Le Conseil de santé du 19ème fonctionne depuis début 2006. Il est à l’origine des « 2 jours pour notre santé » organisés en Mars 2007. Ces 2 journées sont fondées sur une approche préventive et participative de la santé. La lettre Infos Santé 19 a vu le jour en 2006, publiée par le Conseil de santé. Adressée à 1200 intervenants sanitaires et sociaux du 19ème, elle contribue aux échanges et à la diffusion d’informations.

Offre de soins

Notre arrondissement a une offre de santé particulièrement basse comparées aux autres arrondissements parisiens, avec des difficultés croissantes à trouver des spécialistes en honoraires fixes pour certains domaines ( gynéco, ophtalmo,…). Les refus d’AME sont trop fréquents et ont motivé le rappel à la loi inséré dans le Guide du 19ème depuis 2006 à l’intention des professionnels de santé. Malheureusement, l’Hôtel de Ville fait preuve d’une grande inertie sur les questions d’offre de soins à Paris, que les mairies d’arrondissement ne peuvent compenser.

Risques environnementaux : dépister, informer, protéger
Pollutions accidentelles

Les risques de pollution accidentelle ( par exemple : infectieuse du type légionnellose sur le Belvédère, chimique sur Curial-Cambrai ) ont fait l’objet d’une évaluation, suivie de la mise en place de mesures de protection des habitants et de la diffusion large des informations par écrit et organisation de réunions publiques. Une réunion publique destinée aux sportifs utilisant le stade Jules Ladoumègue a été organisée suite à l’étude d’Airparif sur la porte de Bagnolet.

Antennes-relais de téléphonie mobile

Dans la cadre de la mise en place de la charte de téléphonie mobile signée entre la mairie de Paris et les opérateurs, la mairie du 19e assure le suivi et la diffusion de l’information des nouvelles implantations. La mairie a ainsi pu exposer lors des commissions de concertations l’avis des riverains et des locataires sur ce type d’installations. Le Conseil d’arrondissement du 19ème a adopté un vœu demandant l’abaissement des seuils d’exposition prévus dans la charte parisienne en-dessous de 0.7V/m. Des mesures des champs électromagnétiques sont effectuées chaque année sur plusieurs dizaines de sites dans l’arrondissement et leurs résultats rendus publics. Des réunions locales d’information et de débat avec les opérateurs et les associations sont régulièrement organisées.

L’air intérieur

Dès 2002, je suis intervenu dans les média pour dénoncer les polluants présents dans l’air intérieur des crèches. Une conférence-débat a été organisée en mairie.Il s’en est suivi un travail effectué par des Conseillers de Paris pour améliorer les cahiers des charges et réduire ces polluants.

Et aussi…

Un Maire-adjoint tient une permanence hebdomadaire pour recevoir les habitants, soit une dizaine de personnes chaque semaine, auxquelles s’ajoutent celles qui sont reçues sur rendez-vous. Les élus d’arrondissement siègent au conseil d’administration de nombreux établissements : pour ma part : conseil d’école des Cheminets, conseil d’école 160 av Jean Jaurès, conseil d’administration du collège Edgar Varèse, conseil d’administration du lycée George Brassens, conseil d’administration du lycée Henri Bergson, conseil de gestion de la caisse des écoles, conseil de surveillance de l’hôpital Robert Debré. Ce qui pose des problèmes : quel élu peut réellement faire face à toutes ces obligations ? Elles sont irréalistes et la cause d’un fort niveau d’absentéisme de notre part. En tant que président du groupe des élus Verts, élu à cette fonction en 2001 et réélu en 2004, j’ai constamment veillé à l’unité de la représentation des Verts au Conseil d’arrondissement. Jamais cette unité – symbolisée lors des votes- n’a pu être prise en défaut, ce dont touTEs les éluEs doivent être félicités. En 2004, le magazine Zurban désigna « les 75 parisiens qui font bouger la Ville ». J’étais le seul élu d’arrondissement sélectionné. J’ai alors été touché par cette reconnaissance, mais surtout par ses motivations : les politiques menées dans le 19e ont été jugées innovantes : « une vraie bouffée de démocratie »écrivit Zurban. Oui, les choix et actions en santé peuvent être collectifs et démocratiques. J’ai réussi à le montrer,…au moins à certains !