La fermeture du BHV Flandre a été annoncée il y a quelques jours. Véritable locomotive commerciale du secteur, le magasin est en difficultés depuis plusieurs années. Malgré un réaménagement récent, sa direction annonce qu’il est toujours déficitaire et décide de le fermer. C’est la question des commerces de ville qui est une fois de plus posée. Mais rien n’est inéluctable; c’est une question de choix.
Question de choix et modes de vie, en effet.
Car la multiplication des hypercentres centres commerciaux en périphérie des villes a provoqué de nouveaux modes de consommation. Les achats dans les commerces de quartiers voient leur part se réduire au profit des centres commerciaux géants.
Les petits commerces ont été les premiers à en souffrir. Les fermetures de commerces de bouche se multiplient, au point que la Ville doit chercher de nouveaux dispositifs pour les soutenir.
Le BHV Flandre a subi cette évolution, évolution voulue et soutenue par ceux qui aujourd’hui se pressent à ses portes pour dénoncer la fermeture. Comment peut-on soutenir, voter en faveur de la création d’un nouveau centre commercial géant porte d’Aubervilliers et s’étonner de l’impact de ce nouveau centre sur les commerces du nord-est parisien ? Porte de Montreuil, Porte de Bagnolet, bientôt porte d’Aubervilliers et porte de la Villette : trop c’est trop !
Au nom d’une soi-disante liberté de consommer, on aboutit en fait à priver de plus en plus de choix ceux qui vivent dans leur quartier et veulent y faire leurs courses.
Seule la grande distribution tire avantage de cette politique : elle se retrouve en situation dominante et peut imposer ses choix et ses prix, aux producteurs comme aux consommateurs.
Se battre pour sauver le BHV Flandre, c’est refuser les larmes des crocodiles qui s’outragent à coups de communiqués et dans le même temps applaudissent le rapport Attali dont une des mesures demande une totale liberté de création de nouveaux centres commerciaux géants.
Se battre pour sauver le BHV Flandre, c’est refuser toute nouvelle création de ce type. C’est soutenir les commerces de proximité. C’est maintenir la vie dans nos quartiers.
Se battre pour sauver le BHV Flandre c’est possible avec des décisions, pas à coups de communiqués démagogiques.