A 6 mois des élections municipales, le Maire de Paris semble être parti en guerre. Contre la droite ? Non ! Contre les Verts. Il multiplie les propos méprisants…tout en affirmant avoir « des convictions écologistes anciennes et fortes ».
En annonçant sa candidature à un nouveau mandat dans le journal le Parisien, Bertrand Delanoé affichait la couleur : il dénonce d’entrée « la surenchère » des Verts. Et lance des appels du pied au Modem. En clair, il s’agit de jouer les uns contre les autres.
A l’Hotel de Ville, le Maire a donné des instructions : les élus Verts – y compris ses adjoints !- doivent être privés d’informations. On croit rêver… Imagine-t-on un premier ministre qui se comporterait de la sorte avec les membres de son gouvernement ? Comment qualifierait-on une telle dérive personnelle dans l’exercice des responsabilités ?
Au fond, on cherche à comprendre ce qui motive l’ire de Bertrand Delanoé. Car enfin, quel est l’apport des Verts à la politique parisienne, quelles furent leurs demandes principales ? Moins de voitures et plus de bus, des pistes cyclables et Vélib’, des jardins partagés et des espaces Verts, plus de logements sociaux et moins d’habitat insalubre, plus de démocratie locale… Ces actions et bien d’autres sont issues du programme des Verts de 2001. Elles ont été mises en oeuvre par la majorité parisienne. Elles ont rencontré l’adhésion des parisiens, et c’est peut-être paradoxalement ce qui fache tant le Maire de Paris.
Car il endosse un bilan qui est fortement influencé par les apports des Verts. Et Maire de la Ville, sans doute voudrait-il que ce bilan ne soit que le sien. Bertrand Delanoé affirme une prétention d’unicité : Paris c’est moi, les réalisations depuis 2001 c’est moi, et l’avenir c’est moi.
Le Maire de Paris ne doit pas devenir le copié-collé d’un chef de l’Etat omnipotent. Sauf à affirmer une volonté hégémonique qui a tant fait de mal à la gauche et ne correspond pas à l’attitude ouverte, tolérante et moderne qu’attendent les électeurs.
« Son adversaire n’est pas Françoise de Panafieu mais les Verts » notait le journal 20 minutes dans son édition du jeudi 13 septembre. En portant son combat électoral au coeur de la gauche, Bertrand Delanoé se trompe. Et il participe à son affaiblissement, localement comme nationalement. Est-ce là son ambition ?